Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a qualifié samedi la décision du Maroc de retirer sa confiance à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, d'"infondée et injustifiée". "Cette décision infondée et injustifiée n'est, en réalité, que l'arbre qui cache la forêt puisque il s'agit d'un retrait de confiance non seulement à Ross mais aussi à l'ONU incarné par son secrétaire générale et à son système dans son ensemble", a indiqué M. Abdelaziz dans un entretien accordé au quotidien "Le Soir d'Algérie". Le diplomate américain avait été désigné, en janvier 2009, en qualité d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au Sahara occidental. Le président sahraoui a souligné que cette décision "unilatérale" de retrait de confiance, qui intervient quelques semaines après le rapport "accablant" contre Rabat présenté par Ban Ki-moon aux membres du Conseil de sécurité, "cache mal le désarroi" du Maroc. En agissant de la sorte, le royaume du Maroc, un pays qui "renie" ses engagements et "s'oppose" à l'application des résolutions internationales, continue, a estimé le secrétaire général du Front Polisario, "de défier la communauté internationale et de maintenir contre vents et marées, le conflit du Sahara occidental dans l'impasse". M. Abdelaziz a ajouté que le Maroc, "acculé" par le rapport des Nations unies l'accusant d'entraver le travail de sa mission chargée d'organiser le référendum au Sahara occidental (MINURSO), "recourt, comme à son habitude, aux manœuvres dilatoires visant à entraver le processus de règlement du conflit sahraoui en poursuivant impunément ses violations des droits de l'homme dans les territoires occupés". Interrogé à propos de l'appel de la France à un règlement rapide du "différend" qui oppose Rabat à l'émissaire onusien, le président sahraoui s'est demandé "pourquoi la France, pays de déclaration universelle des droits de l'homme clame-t-elle son refus de l'oppression et de l'agression un peu partout ailleurs et pas au Sahara occidental ?". M. Abdelaziz a abordé, en outre, dans l'entretien la situation des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental la qualifiant de "dramatique", étant mis à mal par les "dures épreuves" de près de 37 ans d'occupation marocaine. Il a précisé que cette situation "s'aggrave de jour en jour du fait des violations massives et systématiques des droits de l'homme qui ont affecté, a affirmé le président sahraoui, toutes les franges de la population sahraouie".