Que peut ressentir celle qui a, près de 40 ans, aidé les mamans à mettre au monde leurs enfants, suivi les grossesses, fait des gardes et été à l'écoute des femmes ? «Une belle satisfaction d'une profession que j'ai choisie à la fleur de l'âge et que je continue à pratiquer …», ainsi a répondu madame Annad Ghania. Ayant atteint l'âge de la retraite, Ghania s'est proposée de s'impliquer dans la protection maternelle et infanti-le : «Il y a un déficit en sages-femmes, c'est dommage et la relève s'annonce quelque peu entravée». Depuis 8 ans, elle est postée à Baba Ali dans un établissement PMI. Coin tranquille, endroit retiré, le centre de santé est en pleins travaux de rénovation. «Un coup de rajeunissement est profitable à cette annexe», explique madame Annad, réjouie que la direction ait entamé le lifting. Ghania Annad a été diplômée en 1974 et a travaillé dans nombre de cliniques d'accouchements entre autres à Rouïba , Aïn Taya, Dar El Beïda, El Madania et enfin Baba Ali. L'évènement le plus marquant de sa vie de sage-femme remonte à … la nuit où elle était de garde à la clinique de Dar El Beida : «C'était la fin du mois de février 1985, on est venu me chercher de l'aéroport Houari Boumediène pour assister une voyageuse venue d'Oran prise de douleurs dans l'avion. C'était une primipare, je n'avais pas le droit d'abandonner la garde mais il y avait urgence de porter aide à personne en danger. Je n'ai pas hésité un instant». «Après évacuation de l'appareil, le pilote et le copilote sont restés à mes côtés. La délivrance de l'enfant s'est faite facilement, le travail avait commencé avant que nous n'arrivions la veilleuse de la clinique et moi. Le nouveau-né était une petite fille, baptisée Hayet par le pilote. Hayet c'est la vie…» Ce souvenir, Ghania le garde précieusement dans les cahiers de son existence comme un relique. D'ailleurs, elle souhaite très fort qu'un jour elle puisse rencontrer la petite Hayet devenue sans aucun doute une belle jeune fille. Et pourquoi pas une maman à son tour.