Le ministère de l'Education envisage une série de mesures dans le cadre de la lutte contre la violence dans le milieu scolaire. Il s'agit de « l'actualisation du règlement intérieur et de la mise en place d'un code d'éthique et de déontologie ainsi que de la sensibilisation de la communauté éducative ». C'est ce qu'a annoncé l'inspectrice principale auprès du ministère de l'Education, Hasna Aoudia, lors d'une journée d'étude sur la violence en milieu scolaire, organisée jeudi dernier à Alger en présence notamment de ministres, du conseiller du président de la République, Kamel Rezzag Bara, des syndicats de l'éducation et des associations des parents d'élèves. L'inspectrice a plaidé, lors de la présentation du bilan de l'enquête sur la violence en milieu scolaire, pour la définition de cette violence et l'évaluation du phénomène. Car, pour elle, « l'école est souvent otage de la société », rappelant qu'il existe des facteurs exogènes à cette violence, dont la famille, et des facteurs endogènes, notamment le système scolaire. « Il n'y pas une violence, mais des violences », a-t-elle déclaré. « La violence morale est la plus grave. Elle est due au harcèlement, au mépris, à l'isolement, à l'insulte et au chantage dont est victime l'élève », a-t-elle précisé. Comme solution, l'inspectrice propose la sensibilisation à la culture du dialogue, la gestion positive des conflits, la médiation ainsi que le travail thérapeutique de réseaux. Mme Aoudia a également insisté sur l'intensification de la prise en charge psychologique des élèves et l'élargissement des champs des activités périscolaires. Le ministre de l'éducation : « La violence scolaire est une question sociale » Le ministre de l'Education, Abdellatif Baba-Ahmed, a souligné que la violence au sein de l'école algérienne est « au niveau de la petite criminalité ». En chiffres, elle concerne un 1% des élèves, soit 80.000 sur un total de 8 millions. Et de rappeler cette réalité : « La violence en milieu scolaire est une question purement sociale. Plusieurs facteurs engendrent des comportements violents chez les adolescents, dont la situation socioéconomique, les conflits conjugaux, la société ainsi que certains programmes télévisés et internet ». A cet effet, il a appelé à l'analyse des causes de ce phénomène dans un cadre réel. Le ministre a insisté, à l'occasion, sur le renforcement de l'encadrement préventif au sein de l'établissement éducatif, l'organisation de campagnes d'information et de sensibilisation et de conférences en coordination avec les secteurs concernés et la société civile. L'heure est à l'urgence du fait que cette violence « constitue un obstacle à toute démarche de développement du système éducatif et l'amélioration du rendement ». M. Baba-Ahmed a annoncé également la formation des formateurs pour l'accompagnement des élèves en difficulté. Abondant dans le même sens, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a mis l'accent sur la nécessité de conjuguer des efforts pour faire face à ce fléau à travers le renforcement de la communication au sein des établissements éducatifs pour instaurer la culture de dialogue. Toutefois, le représentant du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, Ahmed Bayoudh, a estimé que la violence dans le milieu scolaire n'a pas atteint un niveau alarmant. « Elle n'est pas considérée comme un phénomène. Cependant, il est nécessaire de lancer une étude scientifique afin d'identifier les causes et trouver des solutions », a-t-il préconisé. Pour ce responsable, la stabilité du milieu scolaire est le moyen le plus efficace pour faire face à cette violence.