Une famille de neuf membres a été décimée à Ghaza dans l'effondrement de sa maison. Les quatre bébés de la famille enterrés hier A Ramallah, les dirigeants du Fatah, Hamas et Jihad islamique en Cisjordanie ont appelé hier à l'unité et promis de mettre «fin à la division» en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Ghaza. Vingt-neuf Palestiniens ont été tués hier dans la bande de Ghaza portant à 83 morts Palestiniens au sixième jour de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, tandis que l'activité diplomatique s'accélère dans la région pour éviter une escalade majeure. Alors que les bombardements par air et par mer se poursuivaient sur le territoire palestinien, des centaines de Palestiniens ont participé hier à Ghaza aux funérailles de neuf membres de la même famille, tués la veille par une frappe israélienne sur leur maison. «Est-ce que les enfants tirent des roquettes?» criait la foule en portant les cadavres de quatre enfants qui ont péri lors du raid sur un immeuble d'un quartier nord de la ville de Ghaza. Destinée à mettre fin aux tirs de roquette palestiniens contre Israël, l'agression dite «Pilier de défense», lancée mercredi, fait de plus en plus de victimes. Des pertes «inévitables» au fur et à mesure que continuent les bombardements et qui «pourraient miner la légitimité internationale» de l'opération, soulignait hier l'expert militaire du quotidien Haaretz, Amos Harel. Plus de 1 350 cibles ont été touchées dans la bande de Ghaza depuis mercredi, selon les chiffres de l'armée d'occupation israélienne. A ce jour, plus de 850 roquettes ont été tirées du territoire palestinien, dont l'une a tué jeudi trois Israéliens à Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël. Les tractations et visites diplomatiques engagées depuis plusieurs jours du Caire à Jérusalem, en passant par Ramallah et Ghaza, devaient se poursuivre dans les jours qui viennent afin de parvenir à un cessez-le-feu. Des discussions se poursuivaient au Caire, où un responsable israélien s'est rendu dimanche et où le président égyptien Mohamed Morsi a reçu les dirigeants des deux principaux mouvements de Ghaza, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal et le leader du Jihad islamique Abdallah Challah, selon des sources égyptiennes. A Ramallah, les dirigeants des mouvements palestiniens Fatah, Hamas et Jihad islamique en Cisjordanie ont appelé hier à l'unité et promis de mettre «fin à la division» en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Ghaza lors d'une manifestation à Ramallah. Le ballet diplomatique se poursuit également en Israël et dans la bande de Ghaza. L'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et le ministre allemand des Affaire étrangères, Guido Westerwelle, étaient attendus hier à Jérusalem, au lendemain d'une visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Côté palestinien, après le Premier ministre égyptien et le ministre tunisien des Affaires étrangères, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, devait se rendre aujourd'hui à Ghaza à la tête d'une délégation ministérielle. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu est également attendu aujourd'hui à Ghaza, selon l'agence de presse Anatolie. Compte tenu de la menace d'une offensive terrestre israélienne, le temps semblait compté pour les tractations en vue d'une trêve. «Les plans pour un accord avec le Hamas sont maintenant entrés dans leurs 24 heures cruciales (...). Maintenant il y a une course contre la montre: entre la voie d'une escalade militaire et celle menant à un accord», a estimé Alex Fishman, l'expert militaire du quotidien Yedioth Aharonot. L'agression dite «Pilier de défense» est la plus vaste opération israélienne contre Ghaza depuis la meurtrière et dévastatrice attaque de décembre 2008-janvier 2009, qui avait fait 1500 victimes palestiniens. Israël répète que la seule condition d'une trêve est que tous les groupes armés de Ghaza cessent leurs tirs. Le Hamas réclame pour sa part la garantie que «l'agression et les assassinats vont s'arrêter», ainsi que la levée du blocus imposé par Israël sur Ghaza depuis 2007, promise en 2009 mais jamais appliquée. Selon un responsable du Hamas, une solution équitable serait de voir les Etats-Unis, principal allié d'Israël, devenir «un garant» du respect du cessez-le-feu. L'Algérie appelle la communauté internationale à arrêter l'agression israélienne Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a appelé hier la communauté internationale à adopter une position «courageuse» et «ferme» pour arrêter l'agression israélienne contre Ghaza qui se poursuit depuis mercredi dernier et fait 83 morts et plus de 700 blessés, selon un nouveau bilan. «La communauté internationale doit adopter une position courageuse et ferme pour faire cesser cette agression barbare et permettre au peuple palestinien d'exercer son droit à l'établissement d'un Etat indépendant dans les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale», a indiqué M.Medelci sur les ondes de la chaîne I de la Radio nationale. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné la volonté du président palestinien Mahmoud Abbas de «présenter une demande officielle pour le vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'ONU», qualifiant cette démarche d' «importante» vers l'établissement de l'Etat palestinien. Il a également appelé à l'unification des rangs de toutes les factions palestiniennes qui, a-t-il dit, est importante pour l'établissement de l'Etat palestinien indépendant. M. Medelci a réitéré la position de l'Algérie vis à vis de cette agression qui s'inscrit dans le cadre de la politique israélienne de violence, de colonisation et d'acharnement contre un peuple qui ne demande qu'à vivre dignement sur sa terre. L'Algérie qui a fait sienne la cause palestinienne et a célébré le 24e anniversaire de la proclamation de l'Etat palestinien, «restera fidèle à ses principes et soutiendra le peuple palestinien jusqu'à ce qu'il recouvre sa souveraineté nationale», a rappelé M.Medelci.