Le plus jeune candidat à l'élection présidentielle 2014, Abdelaziz Belaïd (51 ans), a présenté, hier, à Alger, les grands axes de son programme politique. Et afin de « redonner un nouveau souffle à l'Etat algérien », le président du Front El-Moustakbal a mis l'accent sur l'urgence de réviser la Constitution. « Il y a des insuffisances à combler dans la Constitution actuelle pour permettre au pays d'avancer », a-t-il dit, relevant l'absence d'une institution devant laquelle « l'Etat et le président de la République doivent rendre des comptes ». Selon ses propos, le président « a tous les pouvoirs, d'où la nécessité de mettre en place une institution pour le contrôler et le surveiller ». Mais le cheval de bataille d'Abdelaziz Belaïd, ce sont les jeunes. Dans cette optique, il a affirmé que son programme électoral a été élaboré par des intellectuels algériens au fait des aspirations de cette frange de la population déçue par « les fausses promesses ». Interrogé sur son expérience pour se présenter à ce genre d'élection, M. Belaïd a rappelé qu'il milite depuis les années 1980. Réagissant aux actions menées par le mouvement Barakat, il dira que l'absence de dialogue et de liberté d'expression pourra conduire le pays à l'anarchie. Reste que, pour lui, la thèse de la main étrangère est loin de la réalité. « Je ne crois pas à la main étrangère, le problème est entre nous les Algériens », a-t-il estimé. Analysant la situation qui a prévalu à la création de ce mouvement, le candidat martèle : « La démocratie en Algérie est fictive. » Les protestataires n'ont pas trouvé, selon lui, de canaux pour exprimer leur ras-le-bol. « Ils n'ont trouvé que le rue », note-t-il. Evoquant la situation qui règne ces derniers jours à Ghardaïa, il a fait savoir que « le dialogue doit se faire avec les jeunes et non avec des notables ». Le prétendant à la magistrature suprême du pays a tiré à boulets rouges sur les élus, absents sur le terrain. Concernant le volet économique, qui se taille la part du lion dans son programme, le candidat parie sur des mécanismes novateurs et réellement démocratiques pour assurer la transparence dans la gestion de l'économie nationale. De ce fait, il milite pour une économie libérale. « Il est impossible qu'un Etat puisse avancer uniquement avec des entreprises étatiques. Il est très important d'aider le secteur privé à évoluer, notamment les nouvelles entreprises », a-t-il souligné. Revenant à la joute électorale, M. Belaïd espère qu'elle sera « propre » et se déroulera dans la totale transparence tout en respectant l'éthique politique. Dans le cas d'une transgression de la loi, le candidat dira qu'une décision sera prise avec les responsables du Front et les citoyens qui lui ont signé les formulaires de candidature.