Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ? Je suis une personne très émotive qui se laisse facilement toucher par ce qui se passe dans sa vie. Le théâtre est pour moi plus qu'une passion, c'est une manière d'exister, de se laisser toucher, vivre et de ne pas se cacher. Ce qui me plaît dans le 4e art, ce sont toutes ces émotions que l'on arrive à avoir et, avant tout, celles que l'on peut transmettre. Ce n'est pas qu'une caméra fixée sur nous ou un texte à réciter, ce sont des ressentis et des sensations qui sortent de nous, et qui permettent aux spectateurs d'entrer avec nous dans l'histoire. Cette envie d'être comédien vient avant tout de mon envie de m'exprimer et de me laisser toucher par ce qui m'entoure. Quel genre de rôle préférez-vous jouer ? J'aime incarner des rôles dramatiques et des rôles comiques. Ce sont deux registres qui me plaisent. Vous jouez un rôle historique important, on y voit une détermination. C'est ce qu'il faut pour être comédien ? Bien entendu ! Cette détermination doit motiver tout individu en général et un comédien en particulier afin de parfaire son rendement. Comment avez vous appris votre métier ? C'est une longue histoire. Je suis ingénieur d'Etat en mécanique, j'ai dû abandonner ma spécialité à cause du théâtre. Je ne regrette pas mon choix, c'est le destin. Je prépare actuellement ma licence en art dramatique. C'est plus fort que moi, j'adore le théâtre. Finalement, vous préférez le théâtre au cinéma ? J'ai en vérité un penchant pour le 4e art parce qu'au théâtre, le comédien se trouve en direct face à son public. Il transmet directement ses émotions. C'est magique. Les vrais grands comédiens de cinéma sont tous capables de faire du théâtre : ils y ont été formés. Quant aux jeunes qui sont projetés dans le cinéma sans formation, bien peu sont capables, si doués soient-ils, d'évoluer au-delà d'un emploi de circonstance. Quelles sont les qualités d'un bon comédien ? La personnalité, la sensibilité, le don de plaire, mais avant tout la sincérité dans le jeu : c'est quand il est immobile et silencieux que l'on peut reconnaître un grand acteur. Quels conseils donneriez-vous aux débutants ? Etre absolument certain de sa vocation. Etre comédien pour la majorité d'entre nous, c'est déjà tout simplement essayer de vivre de son métier. La gloire n'est que l'exception presque un accident dans le métier. L'immense majorité des comédiens ne connaîtra jamais la gloire, mais plus simplement la joie immense de faire simplement un métier magnifique. Parvenez-vous à vivre de votre art ? Dieu merci, oui. J'arrive à joindre les deux bouts. J'ai débuté au théâtre en 2006 à l'âge de 25 ans. Encadré par des professionnels, j'ai été vite titularisé. J'admets que j'ai eu beaucoup de chance. En plus, je suis sollicité dans le domaine de l'audiovisuel. Cela me suffit pour satisfaire mes besoins quotidiens. Il y a beaucoup de travail dans la technique ? Il existe des métiers passionnants en contact avec la scène. Régisseur, décorateur, costumier, éclairagiste... Des projets ? Je joue le rôle de Hassane dans une nouvelle pièce « Les ancêtres redoublent de férocité », une adaptation de Kateb Yacine, mise en scène de Mohamed Frimehdi. Elle est programmée pour le prochain festival du théâtre professionnel. Le mot de la fin ? Prenons du plaisir à jouer, amusons-nous, c'est l'essentiel dans ce drôle de métier. Il faut toujours avoir de nouveaux objectifs et rêves. Peu importe qu'on les atteigne ou pas, tant qu'on a l'envie de se donner les moyens d'y arriver. Si vous êtes convaincu au fond de vous que vous êtes fait pour ce métier, personne ne pourra vous arrêter.