Les derniers développements dans la péninsule ont démontré une certaine ascendance du mouvement des Sudistes qui risquent de mettre le Yémen en fâcheuse position. La République arabe du Yémen, en proie à des luttes conflictuelles d'ordre ethnico-religieux, s'apprête à faire face au mouvement du Sud. Les derniers soulèvements populaires à Aden marquent le retour de vieilles revendications. Cette gestation pathologique, longtemps mise en berne depuis la guerre de scission en 1994, refait surface à la lumière du soulèvement chiite zaydite du charismatique Abdelmalek El Houti. Les derniers développements dans la péninsule ont démontré une certaine ascendance du mouvement des Sudistes qui risquent de mettre le Yémen en fâcheuse position. L'ancienne colonie britannique du Golfe d'Aden continue de faire de la résistance à l'unité préconisée par Sanaa. Aujourd'hui, les Sudistes surfent sur les enjeux stratégiques et les visées iraniennes pour faire un come-back sur leurs revendications. Ali Salem Al-Bayd, le dernier président du Yémen du Sud appelle depuis son exil allemand au soutien international pour le mouvement du Sud. Le voisin saoudien, allié de Sanaa dans sa double guerre contre Al-Qaïda et le mouvement chiite zaydite, se voit relancer dans le vieux bourbier yéménite entre le Sud et le Nord. Au moins 4000 personnes ont fui les combats qui font rage depuis près d'une semaine entre les éléments d'Al-Qaïda dans le sud-Est du pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Une centaine de combattants d'Al-Qaïda retranchés à Houta, fief des insurgés chiites, fait face aux forces gouvernementales. Dans cette escalade, Britanniques et Américains penchent vers les non-dits d'une séparation et misent et placent l'action sécuritaire au-dessus de toute considération. Dans l'ordre des priorités, le conflit yéménite est passé en tête de liste du «risque géostratégique». L'insécurité en mer Rouge, le contrôle de Bab el Mandeb, le musèlement de la suprématie iranienne dans la région, réveillent le conflit inter yéménite qui risque d'embraser la région et créer une grande fracture géopolitique. Secoué par une rébellion dans le Nord et un mouvement sécessionniste dans lesud, le Yémen dont l'économie est en déclin, est déjà un sanctuaire pour Al-Qaïda et les chiites qui veulent en découdre avec le gouvernement d'Ali Abdallah Saleh.