Fragilisé par les crises internes, il doit faire en sus face à un mouvement séparatiste au Sud. Ali Abdallah Saleh, le président du pays le plus pauvre de la péninsule arabe, invite les formations politiques «à l'intérieur et à l'extérieur» à un «dialogue national responsable» et ce «dans le cadre des institutions constitutionnelles». Il leur propose la formation d'un gouvernement d'union «pour la consolidation de l'Etat de droit». C'était vendredi soir dans un discours qu'il a prononcé à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de l'unification du Yémen où il a annoncé une amnistie générale pour près de 3.000 détenus dont 800 «sudistes» et plus de 2000 partisans de de la rébellion chiite et une grâce pour les journalistes poursuivis en justice ou déjà condamnés pour des affaires de droit commun». «En fonction de ce dialogue, il est possible de former un gouvernement de toutes les formations politiques influentes et représentées au Parlement, et en premier lieu (notre) partenaire principal dans l'unification» du pays en mai 1990, le Parti socialiste yéménite (PSY) qui était au pouvoir à Aden avant l'unification et dont les principaux dirigeants, pour la plupart aujourd'hui en exil, sont partisans d'une sécession. Par cette proposition, le gouvernement de M. Saleh essaye de sortir le pays de l'impasse. Fragilisé par les crises internes, il doit faire en sus face à un mouvement séparatiste au Sud qui s'appuie sur des populations qui s'estimant défavorisées revendiquent l'égalité sociale et politique, sinon le droit à un Etat libre et indépendant et une rébellion «houthi» au Nord qui perdure depuis août 2009 malgré l'instauration d'un cessez-le feu en février dernier. En réponse, Ali Salem Al-Baid, l'ancien vice-président du Yémen lors de la réunification du pays, demande à l'Onu d'«envoyer une commission d'enquête dans le Sud» pour un règlement fondé «sur le droit des habitants à l'indépendance et au rétablissement de leur Etat souverain avec Aden comme capitale». «Nous nous fixons comme objectif de faire de l'année prochaine celle de l'indépendance», dit-il. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, exhorté le peuple du Yémen à «conjuguer les efforts pour combattre le terrorisme qui a nui à la patrie et au développement, et qui menace la sécurité et la paix sociale». Les responsables yéménites qui ont déployé les efforts considérables dans la lutte antiterroriste sont passés à l'offensive contre Al-Qaïda, qui a revendiqué des attaques contre les missions diplomatiques, les installations pétrolières, les touristes étrangers dans le pays.