Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle, est une figure connue et reconnue de la sphère politique algérienne. Et pour cause, il a déjà occupé de hautes fonctions au sein du gouvernement. Ali Benflis, né le 8 septembre 1944 à Batna, après avoir obtenu une licence en droit à l'Université d'Alger en 1968, devient à 24 ans juge au tribunal de Blida. En 1987, il prend part à la création de la Ligue algérienne des droits de l'Homme. Après avoir été magistrat, avocat et bâtonnier, il est nommé ministre de la Justice le 5 novembre 1988 au sein des gouvernements Merbah, Hamrouche et Ghozali jusqu'au 21 juillet 1991. Il revient sur la scène politique en tant que député du FLN à l'occasion des législatives de 1997. En 1999, il dirige la campagne électorale d'Abdelaziz Bouteflika pour l'élection présidentielle. Il occupera successivement les postes de secrétaire général à la présidence de la République, puis de chef de cabinet de la Présidence et chef de gouvernement, suite à la démission d'Ahmed Benbitour le 26 août 2000. Une année après, le 19 septembre 2001, il est désigné à la tête du FLN. Candidat à l'élection présidentielle de 2004, il arrive en deuxième position derrière le Président sortant, avec 6,42 % des voix. A l'occasion de la prochaine élection présidentielle, Ali Benflis a concocté un programme qui se décline en plusieurs axes. Son cheval de bataille, la réforme de l'Etat et de ses institutions. L'ancien ministre de la Justice mise sur l'instauration d'une justice « indépendante et crédible ». Ce qui doit passer par la facilitation de l'accès à la justice et l'amélioration de la qualité du service public à travers, particulièrement, la révision des mécanismes d'octroi de l'assistance judiciaire, la mise en place de structures permanentes de consultation juridique gratuite auprès des juridictions et de dispositifs d'information, de conseil et d'orientation des justiciables et la simplification et l'harmonisation des procédures en leur conférant davantage de « lisibilité ». M. Benflis s'engage aussi à renforcer le pluralisme politique et consolider la démocratie. Il affirme, dans son programme, qu'il compte valoriser le débat politique par la concertation et le dialogue avec l'ensemble de la classe politique de manière « à consolider l'unité nationale et à dégager un consensus ». Il dit vouloir renforcer le pluralisme politique par la mise en œuvre des conditions nécessaires à l'exercice et à l'alternance politiques, la révision, après concertation avec l'ensemble de la classe politique, de la loi sur les partis politiques et la mise en place de mécanismes garantissant la régularité des scrutins et la liberté d'expression au peuple algérien. Dans son programme, il fait état de la moralisation de la vie publique et politique à travers la révision du cadre légal de publication des déclarations de patrimoine des représentants de l'Etat, de l'Exécutif, des membres du Parlement et des élus locaux pour plus de transparence. Modernisation des institutions La lutte contre les pratiques contraires à la démocratie (népotisme, régionalisme, clientélisme, marginalisation, exclusion...) se fera parallèlement à la modernisation des institutions. M. Benflis est favorable à la limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats, la responsabilisation du gouvernement au moyen d'un partage rationalisé des tâches et l'institutionnalisation de la pratique de l'adresse annuelle du président de la République sur l'Etat de la nation devant le Parlement réuni en congrès. Pour le gouvernement, il envisage de rétablir la fonction constitutionnelle de chef de gouvernement qui sera l'émanation du parti ou de la coalition de partis majoritaires aux élections législatives. Dans le domaine économique, il propose « une stratégie nationale de développement qui se donne l'ambition d'engager un processus de renouveau économique et d'inscrire l'économie nationale dans une perspective durable de développement et de sortie de la rente ». Le plan de réforme qui sera mis en place durant les cinq prochaines années vise, entre autres, à atteindre un taux de croissance hors hydrocarbures de 7% en moyenne à partir de 2017, à porter la part de l'industrie dans le produit intérieur brut, au minimum, à 15% à l'horizon 2019, à accroître nos exportations hors hydrocarbures afin qu'elles atteignent au minimum la barre des 5 milliards de dollars en 2019.