À quelques jours du coup d'envoi de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, le candidat indépendant, M. Ali Benflis, a rendu public son programme intitulé «Projet de renouveau national». Inscrit dans la continuité de sa déclaration de candidature annoncée le 19 janvier dernier, le programme de l'ex-chef du gouvernement suggère la construction de l'Etat, qui repose sur «l'indépendance de la justice», sur laquelle s'articulerait «un pacte national contre la corruption». Le candidat Ali Benflis promet aussi la limitation des mandats présidentiels à deux mandats. Tout comme il prévoie un retour de la «fonction constitutionnelle de chef du gouvernement», dont le titulaire sera l'émanation de la majorité née des élections législatives. Un détail qui ne manquera pas de plaire à Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, qui crie sur tous les toits que le poste de Premier ministre devait être occupé par une personne issue du parti politique majoritaire. «En proposant un idéal et une vision pour que notre avenir commun soit serein et prospère, le projet s'inscrit dans la continuité de l'héritage historique national tout en posant les fondements d'un futur prospère pour chaque Algérien. Ce projet ambitionne de consacrer une société des libertés, une société de droits, de savoir, d'équité et de prospérité partagée, aspirant ainsi à réaliser l'objectif ultime de l'Appel de Novembre, des résolutions du Congrès de la Soummam et d'une génération de Justes qui se sont sacrifiés pour la souveraineté et l'indépendance de l'Algérie et pour la dignité de tous les Algériens», indique-t-il dans l'introduction. Plaidant pour une «transformation institutionnelle», Ali Benflis note que «la transparence dans le fonctionnement des institutions et de l'Etat suppose la transparence financière, administrative, des procédures publiques, mais également la transparence politique et des processus de l'action publique, en fournissant à la société civile toute l'information nécessaire et constitue le premier niveau de contrôle, a priori, de l'action publique». Le second niveau de contrôle intervient, a posteriori, par les institutions de l'Etat et œuvre à «évaluer l'action publique dans la prise et la mise en œuvre des décisions et dans ses résultats». Le candidat Ali Benflis annonce deux engagements à concrétiser dès le début de son mandat dans le cas où il accéderait à la magistrature suprême. «Au début du mandat, dialogue politique national pour approfondir le pluralisme politique et consolider la démocratie. Au début du mandat, lancer le Pacte national contre la corruption», promet l'ancien chef du gouvernement. Autres engagements de Benflis pour fin 2015 : révision des statuts du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par un renforcement de ses prérogatives, révision des codes de procédures, révision des statuts des magistrats, des partenaires et des auxiliaires de justice après concertation avec les professionnels de la justice. Dans le chapitre dédié au fonctionnement des institutions, Benflis annonce des mesures qu'il qualifie de «phares». Elles consistent en la «restauration de la norme constitutionnelle de la limitation à deux quinquennats du mandat présidentiel ; responsabilisation du gouvernement au moyen d'un partage rationalisé des tâches au sein de l'exécutif de la nation; et institutionnalisation de la pratique de l'adresse annuelle du président de la République sur l'état de la nation devant le Parlement réuni en Congrès». S'agissant du gouvernement, comme institution, Benflis promet de rétablir «la fonction constitutionnelle de chef du Gouvernement». Il précisera, à ce propos, que «le chef du Gouvernement sera l'émanation du parti ou de la coalition de partis majoritaires aux élections législatives», tout en soulignant qu'il «présentera son programme devant le Parlement et en sera responsable devant lui». Pour Benflis, «le chef du gouvernement sera entendu, sur une base hebdomadaire, par le Parlement aux fins de le tenir régulièrement informé de sa gestion des affaires de l'Etat». A. Y.