La justice égyptienne a ajourné, hier, le procès de plus de 1.200 partisans du président islamiste destitué, Mohamed Morsi. 500 accusés doivent comparaître demain. Près de 700 autres seront présentées mardi. Dans ce plus grand procès commun depuis vingt ans en Egypte, seulement 200 sur les 1.200 sont en détention tandis que le reste a été libéré sous caution ou est en fuite. Il se déroulera dans de différents tribunaux. Parmi les coaccusés qui seront jugés dans le gouvernorat d'al-Minya, à 250 kilomètres au sud du Caire, figurent de nombreux dirigeants des Frères musulmans dont leur guide suprême Mohammed Badie. Un grand nombre doit se défendre des violences ayant causé la mort de deux policiers et d'attaques contre des biens publics et privés le 14 août dans cette province, au moment où soldats et policiers dispersaient des rassemblements islamistes au Caire. Depuis la destitution de Morsi, ses partisans manifestent régulièrement pour réclamer son retour au pouvoir. Leurs rassemblements ont souvent dégénéré en heurts avec les forces de sécurité et des personnes soutenant le coup de force de l'armée qui a agi à la suite d'une grande manifestation organisée le 30 juin dernier par les détracteurs de l'ancien président et son influente confrérie des Frères musulmans. Cette organisation a été classée groupe « terroriste » en décembre par les autorités après un attentat suicide ayant fait 15 morts dans un commissariat au nord du Caire.Environ 3. 000 membres de cette confrérie ont été emprisonnés. Parmi eux, des dirigeants dont le président destitué, des femmes et des étudiants. Ses partisans étaient sortis vendredi dernier dans plusieurs villes à l'appel de la Coalition nationale de soutien de la légitimité évoquant une « seconde vague de révolution » contre ce qu'elle appelle « coup d'Etat militaire ». Selon le portail d'al Ahram, au moins 16 personnes, entre manifestants et agents de l'ordre, ont été blessées dans ces événements. D'autres sources évoquent 22 blessés et un mort en Alexandrie. L'Agence officielle Mena a parlé de heurts dans le quartier d'al Arbaine à Suez.