Le premier jour de campagne électorale a été marqué par des discours « à la carte » des candidats et de leurs représentants, dans leurs volets économique et social. Les intervenants étaient unanimes à aborder les thèmes incontournables et « porteurs » comme le logement, l'emploi, l'amélioration du pouvoir d'achat... ce qui n'est, cependant, pas le cas sur le plan politique, puisque aussi bien pour les représentants du Président-candidat que pour les cinq autres postulants, l'heure est à la réforme des institutions et structures de l'Etat. Bien entendu, comme toute réforme commence par la révision de la Loi fondamentale, le représentant de Abdelaziz Bouteflika et néanmoins directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, qui a animé son premier meeting à Adrar, a insisté sur la mise en place d'« une véritable démocratie participative ». C'est-à-dire que si M. Bouteflika venait à être élu, la révision de la Constitution sera l'une de ses principales priorités. Une révision qui se fera avec la participation de l'ensemble de la classe politique, « y compris les partis de l'opposition », rassure-t-il. Pour sa part, Ali Benflis, qui a préféré débuter sa campagne dans la ville de l'Emir Abdelkader « fondateur de l'Etat algérien moderne », a fait de cette halte une opportunité pour rebondir sur la révision de la Constitution. A près de deux mille kilomètres du lieu de tenue du meeting de M. Sellal, l'ancien chef de gouvernement a lui aussi plaidé pour une « Constitution consensuelle » élaborée avec toutes les forces politiques et la société civile. « Les parties prenantes pourraient discuter, proposer et même s'opposer », ajoute Benflis. C'est à partir de la révision de la Constitution, qui sera adoptée par référendum, que les autres institutions de la République seront mises en place, martèle le candidat. Lançant sa campagne électorale à partir de Annaba, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, tout en mettant en garde contre les menaces qui guettent l'Algérie, en particulier les convoitises étrangères, a plaidé pour l'avènement de la « deuxième République ». Elle a également appelé les Algériens à aller voter en masse le 17 avril prochain pour faire avorter les tentatives de déstabilisation de l'Algérie. Au chef-lieu de wilaya de Biskra, le candidat Ali-Fawzi Rebaïne s'est prononcé en faveur d'une décentralisation des pouvoirs économiques et sociaux, « la mise en place d'un nouveau découpage administratif » et l'élargissement des prérogatives des Assemblées élues. Djelfa a été la première escale du candidat Abdelaziz Belaïd qui a plutôt axé son discours sur les préoccupations des jeunes, la lutte contre les fléaux qui guettent cette importante frange de la société. De son côté, Moussa Touati, qui était l'hôte de la wilaya d'El Bayadh, a plaidé pour « le changement » qui doit, a-t-il dit, « s'opérer par les urnes afin d'édifier un Etat de droit et une justice sociale au service du citoyen. »