Les panneaux d'affichage ont refait leur apparition. Ils seront pris d'assaut pour accueillir les portraits des six candidats en lice. Et les pouvoirs publics, sous l'œil attentif des structures chargées de la surveillance du processus électoral, s'échinent à réunir les conditions matérielles à même de garantir un égal accès aux moyens de communication. Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a, d'ailleurs, assuré la semaine dernière que tous les moyens techniques et humains au niveau des médias publics notamment la Radio et la Télévision nationales sont prêts pour garantir la couverture de cet événement dans les trois langues (arabe, tamazight et française). A côté de la mobilisation des ressources humaines, un nouveau matériel a été acquis, a-t-il ajouté, non sans insister sur le devoir d'équité et de neutralité à l'égard des candidats et de leurs représentants. L'attention sera portée notamment sur la répartition des plages horaires et la couverture des meetings électoraux. A charge pour « les compétiteurs » de s'en tenir à la réglementation. Mais les uns et les autres évolueront sous le contrôle de la commission de surveillance du scrutin. Les partis politiques et les candidats ont, de leur côté, donné un avant-goût de ce que sera la campagne sur les plans thématique et discursif. Ils ont réfléchi et adopté des stratégies et des plans d'action. Sur quoi axer le discours, comment gérer les attaques inévitables du camp adverse, quels sont les slogans à mettre en avant ? Ce sont des questions évidentes qui se traitent au stade de la précampagne. Le plus jeune des candidats, Abdelaziz Belaïd, qui a prévu de lancer sa campagne à partir de Djelfa, a choisi de développer son programme sur la réforme des systèmes politique, économique et social du pays. Le slogan : « L'avenir, c'est maintenant » paraît très inspiré. Le président du Front El Moustaqbal compte en expliquer la teneur aux citoyens à travers 21 wilayas. Le candidat du FNA, Moussa Touati, vieil habitué de la présidentielle, a prévu 21 meetings populaires sous le sceau : « L'Algérie pour tous les Algériens ». Comme à ses habitudes, il prévoit de puiser dans les valeurs communes aux Algériens pour proposer une alternative au système. La réforme de la gouvernance, plus de justice sociale et d'égalité devant la loi... sont, entre autres, les priorités du candidat s'il est élu à la magistrature suprême. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, propose dans son programme de campagne, pour laquelle il a choisi le slogan « Ensemble pour l'Algérie de demain, garantissons un avenir meilleur pour tous », un « nouveau pacte » dont l'objectif tendra à ancrer les acquis liés au développement et au progrès. Il s'agira d'œuvrer à conforter la stabilité et à fortifier une démarche politique. Et de valoriser le capital humain et de bâtir une économie émergente à l'aune d'une approche de développement durable. Un message qui sera porté, sur le terrain des opérations, par ses soutiens dans les partis politiques, notamment le FLN, le RND, le MPA et TAJ. Le candidat indépendant, Ali Benflis, a mis en avant le slogan : « Oui pour une société des libertés » qu'il aura à décliner dans ses différents aspects dans les 48 wilayas. La réforme des institutions de l'Etat qui passe par une justice crédible et indépendante et un renforcement du pluralisme politique, constitue l'axe principal du programme. « Le projet du renouveau national » ambitionne de « réformer l'Etat et ses institutions, le modèle de développement économique ainsi que le modèle de développement humain et social ». La candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a choisi d'axer sa campagne électorale sur la thématique de l'édification de la « deuxième République ». Le concept renvoie à l'idée de rupture avec les survivances du système du parti unique. Et d'ouvrir la voie à une démocratie qui s'articule autour des droits et des libertés individuelles et collectives et une indépendance de la justice. Le droit au logement, aux soins, à la formation et à l'emploi sont les pendants socioéconomiques du programme de Hanoune. « Développement-excellence-égalité », tel est le triptyque qui sous-tendra tout au long de la campagne, le discours du candidat de AHD 54, Ali-Fewzi Rebaïne. Avec pour toile de fond politique, l'ouverture des champs des libertés politiques, syndicales et associatives. Sur le plan économique, le candidat, qui en est à sa troisième participation, insiste sur la transparence, la crédibilité et la fluidité dans les rapports entre les différents acteurs. Saïd C. La campagne au jour le jour : Dimanche 23 mars 2014 Moussa Touati : El Bayadh, Naâma, Bechar Louisa Hanoune : Annaba Ali Benflis : Mascara, Aïn Témouchent Abdelaziz Belaïd : Djelfa Ali-Fewzi Rebaïne : Biskra Abdelaziz Bouteflika : Sellal : Adrar, Tamanrasset Saâdani : Médéa Belkhadem : Biskra Bensalah : Oran Ghoul et Benyounès : Bouira, Sour El Ghozlane