Un concert avec Akli Yahiaten est un événement. Avec cet artiste, c'est la fusion harmonieuse entre une belle musique accompagnée de paroles sages qui parlent aussi bien au cœur qu'à l'esprit. C'est la valeur élevée de cet art musical, fait pour durer, qui maintient jeune la personnalité de cet artiste aussi bien physiquement que dans l'art qu'il exerce. Sur le plan physique, Akli Yahiaten n'a pas une ride Malgré son âge avancé, il n'a aucun cheveu gris et sa coiffure conserve l'éclat de sa jeunesse. Pour notre joie de l'écouter, nous formulons le vœu ardent de le voir toujours dans cette pleine forme. Au niveau de la chanson qu'il pratique, Akli Yahiaten, celle-ci appartient au genre classique, indémodable. Il a bien voulu répondre à ces quelques questions à la fin de son récital à la salle Sierra Maestra Vous êtes un compositeur de valeur et un auteur au texte recherché. Vous chantez aussi bien en kabyle qu'en arabe. Comment expliquez-vous cette universalité ? Je ne voudrais pas me différencier des autres chanteurs qui composent notre monde de la chanson. J'ai beaucoup de considération et de respect pour chacun d'eux, quels que soient son genre et son style. En ce qui me concerne, je trouve que la musique n'a pas de frontière. Si cela était du domaine du possible, je chanterai dans toutes les langues du monde, même en chinois. Dans mon répertoire j'ai des chansons en langue amazighe et aussi en langue arabe. Dans ce volet musical, je suis à l'aise aussi bien dans la chanson populaire algérienne que dans la chanson maghrébine. De jeunes chanteurs reprennent les titres de vos chansons. Quelles sont vos impressions sur ce sujet ? Je suis très flatté par cette attirance. Cependant, je voudrais que ces chanteurs m'informent de leur démarche. Je suis même prêt à les aider. Ce que je ne voudrais pas, c'est de trouver mes chansons interprétées par d'autres dans des CD, au hasard des rues. Depuis l'année 1992, vous n'avez pas mis de nouvel album sur le marché. Avez-vous des projets d'enregistrement dans un proche avenir ? Oui, je prépare un album pour très bientôt. Cependant pour les raisons que je viens de vous donner, je n'ai pas été bien disposé aux enregistrements ces derniers temps. Je suis contrarié par le marché informel et les piratages qui touchent le monde des disques et qui portent préjudice aux auteurs. Vous avez donné des récitals au cours de ce mois de Ramadhan. Quelle sont les villes de cette tournée ? J'ai donné des concerts cet été dans quatre villes, Béjaia, Tizi-Ouzou, El Kseur et Azazga. J'ai été accompagné par mon fidèle ami musicien Ahcène Nath Zaïm ainsi que mon groupe musical, revu sous une autre orchesrtration. Justement, nous avons remarqué dans ce récital d'Alger sous l'égide de l'Etablisssment Art et Culture que vous avez introduit des instruments modernes, la batterie et la guitare basse. Qu'en est-il ? J'ai élargi en effet mon orchestration avec ces instruments modernes pour plus d'impact et plus de vie à ma musique. J'ai également renforcé mon groupe avec des musiciens venant du classique. A ce propos, vous avez récemment été accompagné par tout un orchestre de musique symphonique. Allez-vous renouveler cette expérience ? Je garde un souvenir inoubliable de cette expérience. Avec l'orchestre symphonique national, j'ai donné deux récitals, l'un à Alger, le second à Tizi Ouzou. Ce fut un succès marquant. Je suis prêt à renouveler cette belle initiative. D'une manière générale, je réponds présent à tous les organisateurs de spectacles et à ceux qui me sollicitent. J'aime me produire sur scène où je suis surtout à l'écoute de ceux qui apprécient mes chansons.