Onze jours apr�s le d�but de la campagne �lectorale pour la pr�sidentielle du 9 avril 2009, les cinq concurrents du pr�sident-candidat, Abdelaziz Bouteflika, continuent de mener une campagne d�affichage des plus timides. Pourtant, la subvention des pouvoirs publics, qu�ils qualifient d�insuffisante, a �t� d�bloqu�e d�s le lancement de la campagne �lectorale. Ly�s Menacer � Alger (Le Soir) � Au moment o� les portraits du pr�sident-candidat, Abdelaziz Bouteflika, �agressent � la vue des habitants d�Alger et ceux des autres wilayas du pays, l�absence d�affiches de ses concurrents est plus que remarquable. Interrog�s � ce sujet au d�but de la campagne, les repr�sentants des cinq autres candidats ont accus� les partisans de Bouteflika d�arracher leurs affiches. Mais une courte vir�e dans les rues d�Alger montre le contraire, puisque sur certains panneaux, les portraits de Bouteflika ont �t� d�chir�s, totalement ou � moiti�. � c�t�, nulle trace de ceux des autres candidats. Pour justifier une telle absence sur le terrain, les opposants du pr�sident accusent ses partisans de proc�der � une campagne d�affichage �anarchique� et �sauvage�, en violation des lois en vigueur. Certains �voquent le manque de moyens financiers et humains pour couvrir tous les endroits r�serv�s � une campagne �lectorale des plus moroses. C�est le cas des partisans du FNA de Moussa Touati, qui s�attaquent � l��quipe de campagne de Bouteflika. Selon M. Messaoud Touati, pr�sident du bureau de la wilaya d�Alger, il existerait des personnes qui seraient exclusivement pay�es pour arracher les affiches des concurrents du candidat du syst�me. Notre interlocuteur affirme, toutefois, que ce probl�me est insignifiant, devant la campagne d�affichage anarchique qui amoche les fa�ades des immeubles et dissuade les �lecteurs d�aller voter le jour du scrutin. Le manque d�activit� des militants du FNA ne serait pas li� � l�absence de financement accord� au volet publicitaire lors de cette campagne, selon notre interlocuteur, qui accuse ouvertement les militants du PT de Louisa Hanoune de s�adonner aux m�mes pratiques que celles imput�es aux soutiens d�Abdelaziz Bouteflika. Il affirme avoir surpris des individus arracher les portraits de Moussa Touati, � plusieurs reprises lors de ses tourn�es nocturnes dans la capitale. Des habitants du b�timent faisant face � la Place du 1er-Mai au centre d�Alger affirment que le portrait g�ant de Bouteflika a �t� accroch� sur la fa�ade avec promesse de r�parer l�ascenseur de l�immeuble, en panne depuis fort longtemps, � la fin de la campagne �lectorale, le 6 avril prochain. Les m�mes arguments sont avanc�s par la direction de campagne du candidat Fawzi Reba�ne, pr�sident de Ahd 54. M. Belmekki, charg� de la communication au sein de ce parti, affirme qu��il y a un pr�sident qui m�ne une campagne agressive avec l�argent de l�Etat� et des partis dont la subvention suffit � peine � r�aliser quelques affiches. Joint par t�l�phone, notre interlocuteur se f�licite de mener une campagne d�affichage saine, dans le respect de la r�glementation. C�est ce que pense �galement le vice-pr�sident, charg� des finances au sein d�El-Islah du candidat Mohamed Djahid Younsi. �Nous avons donn� instruction � tous nos militants de respecter les emplacements r�serv�s � la campagne d�affichage, que certains autres candidats n�ont pas respect�s�, dira M. Mahfoud Ma�rouf. Ce dernier reconna�t que les moyens financiers dont dispose son parti sont utilis�s au comptegoutte pour couvrir tous les besoins de la campagne et �viter de terminer la campagne de l��lection pr�sidentielle avec des dettes. �Nous avons des moyens financiers et humains tr�s limit�s �, justifie-t-il. Mais qu�en est-il des panneaux d�affichage non utilis�s par les militants d�El-Islah ? �Certaines de nos �quipes d�affichage, ont peut-�tre failli � leur t�che mais nous allons nous rattraper durant la seconde moiti� de cette campagne�, avouera M. Ma�rouf. Il d�noncera aussi l�anarchie qui a marqu� la campagne �lectorale en mati�re d�affichage, pour expliquer la d�faillance de son mouvement. Pour sa part, le candidat Mohamed-Sa�d Oubela�d n�a pu imprimer que 70 000 affiches distribu�es � travers le territoire national. Ce nombre d�affiches couvre � peine la wilaya d�Alger o� les portraits de Mohamed- Sa�d Oubela�d sont aussi rares que la pluie en �t�. Les partisans de ce candidat ne peuvent en aucun cas accuser quelqu�un d�autre d�arracher leurs affiches pour justifier une flagrante absence de leur parti qui a pourtant b�n�fici� de la m�me subvention que l�Etat a allou�e pour les besoins de cette campagne. Pour M. Labchri du PT de Louisa Hanoune, la campagne d�affichage se d�roule de fa�on normale � travers tout le pays. Selon lui, le PT a confectionn� entre 200 000 et 300 000 affiches de diff�rents formats, distribu�es dans toutes les wilayas du pays. Pourtant, les portraits de Louisa Hanoune sont absents sur certains panneaux, y compris ceux proches du si�ge de campagne de la secr�taire g�n�rale du PT. Notre interlocuteur ne rate pas aussi l�occasion d�accuser les partisans de Bouteflika de proc�der � une campagne d�affichage anarchique. Pour pallier une d�faillance, que les uns et les autres pr�f�rent appeler �strat�gie� de campagne, les repr�sentants des cinq candidats promettent d�acc�l�rer le rythme de leurs �quipes durant la seconde moiti� de la campagne �lectorale. D�ici l�, Abdelaziz Bouteflika aura fait oublier aux �ventuels �lecteurs l�existence d�autres concurrents dont les partisans croient peu en la victoire lorsqu�ils s�expriment officieusement. C�est dire combien est grand le gaspillage des ressources financi�res pay�es par le contribuable, afin d�offrir un semblant d��lection d�mocratique, dans un pays o� l�argent du p�trole est jet� par les fen�tres.