Le leader de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, repart du sommet comme il est arrivé : les mains vides. Il n'a eu ni le siège de la Syrie, vacant depuis la suspension du régime en 2011, ni les armes sophistiquées pour permettre aux combattants de l'opposition d'avoir, sur le terrain, le dessus sur les troupes du régime du président Bachar al-Assad, deux revendications soutenues par certains pays du Golfe. A l'exception de l'Arabie saoudite, le seul pays à soutenir l'option armée, tous les dirigeants arabes ont appelé à un règlement politique de cette crise. « Nous appelons à une solution politique à la crise syrienne sur la base de la déclaration de Genève-I », indique le communiqué du sommet. Cette déclaration, adoptée le 30 juin 2012, doit permettre, ajoute le communiqué lu en séance de clôture par l'Emir du Koweït, cheïkh Sabah al Ahmad al Djaber al Sabah, « une transition politique pour la reconstruction de l'Etat, la réalisation d'une entente nationale, de manière à préserver l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie ». Lakhdar Brahimi, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, ne croit pas lui aussi à la solution militaire. « En dépassant la question du siège de la Syrie et en confirmant son soutien à la solution politique de la crise, la Ligue donne toutes ses chances au processus de négociations sous l'égide des Nations unies et de la Ligue arabe », estime Ramtane Lamamra. Brahimi n'exclut plus un troisième round. « Des contacts sont en cours avec plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Russie et des pays arabes et occidentaux pour réactiver les négociations dans le cadre du processus de Genève-II et parvenir à une solution consensuelle à cette crise » dit-il en marge du sommet. Brahimi, qui estime que la déclaration de Genève-I renferme « suffisamment d'éléments pour aboutir à un accord entre le gouvernement et l'opposition », demande aux deux parties de « faire prévaloir l'intérêt du peuple syrien ». Comme attendu, les dirigeants arabes ont refusé de reconnaître Israël comme « Etat juif », une condition posée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour la poursuite du processus de paix. « Nous proclamons notre refus total et catégorique de reconnaître Israël comme un Etat juif », indique le communiqué final rejetant sur Israël la responsabilité du blocage du processus de paix. Le Caire accueillera le 26e sommet en mars 2015.