Le candidat indépendant à l'élection présidentielle, Ali Benflis, s'est engagé, hier, à In-Salah, localité qu'il visite pour la première fois de sa vie, à redorer le blason du grand sud « oublié et négligé » en mettant en place, s'il est élu Président, « un plan Marshall » au profit de cette région dont les besoins sont innombrables ». Il a estimé qu'il faudrait attribuer au sud plus de moyens pour que les habitants de ces régions soient « égaux » avec ceux du Nord. Lors de son meeting, il a tenu à s'excuser quant à la situation dont laquelle se débat In-Salah, partie « indivisible » de notre pays, estime-t-il. Evoquant « la grandeur de la région », il a tenu à rappeler l'immense contribution de cette localité à la guerre de libération contre l'ennemi colonial, citant à titre illustratif le cimetière de Tlamcha où sont enterrés des centaines de chouhada. Ali Benflis a profité de l'occasion pour réclamer « l'écriture de l'histoire et sa reconnaissance sans distinction aucune ». « Je suis réaliste et je maîtrise la culture de l'Etat. Je ne suis pas venu distribuer des mannes financières pour leurrer les électeurs. Je suis porteur du changement que vous souhaitez, alors votez pour moi », a-t-il lancé, soulignant « que celui qui veut gouverner une nation se doit de connaître l'histoire de son pays et celui des autres nations ». Benflis a affirmé qu'il a pour principal objectif de faire « du grand sud une région prioritaire et non secondaire ». De ce fait, il s'est engagé à instaurer un nouveau découpage administratif qui devra « répondre au mieux aux attentes citoyennes ». Selon lui, certaines wilayas du sud « n'ont pas encore goûté aux avantages de l'indépendance ». Cela implique une nouvelle vision, devant réhabiliter le sud, tout en tenant compte « de la spécificité locale constituant la clé de réussite ». « Je fais l'objet d'accusations graves et infondées » Auparavant, Ali Benflis a fait le point sur les conditions dans lesquelles se déroule la campagne électorale. Depuis l'aéroport de Batna, il a regretté « un climat tendu ». « Je dois dire que rien n'a été fait jusque-là pour qu'elle se déroule dans la sérénité et l'apaisement. Il faut surtout se garder de lancer des accusations infondées et des propos irresponsables qui ne sont en fait que des fuites en avant », a-t-il estimé en souhaitant « que cette fin de compétition électorale fasse prévaloir le débat d'idée, la confrontation des programmes afin que le peuple algérien puisse librement et sereinement choisir le projet qu'il juge à même de répondre à ses aspirations ». Evoquant les incidents de Bejaia au cours desquels des journalistes ont été ciblés, le postulant à la magistrature suprême a rappelé « que des représentants des médias ont subi des violences qui ont entravé l'accomplissement de leur mission ». Et de poursuivre : « quelles que soit les considérations qui ont conduit à un tel résultat, j'appelle au respect de la liberté d'expression en toutes circonstances, cette valeur qui constitue la pierre angulaire de mon projet de renouveau national ». L'ancien chef de gouvernement a affirmé « qu'il s'est interdit de répondre aux accusations graves et infondées dont je fais l'objet de la part de certains supports médiatiques en leur opposant une démarche constructive, en étant une force de propositions et en veillant à ne jamais me laisser entraîner dans le sillage de la diatribe et de la polémique ». A Tamanrasset où il a animé un meeting à la maison de la culture, Ali Benflis, candidat au scrutin présidentiel, a rendu hommage à l'Armée nationale populaire, « un bouclier ayant fait face au terrorisme et à toutes les catastrophes naturelles ». A cette occasion, il a indiqué qu'« il faut réduire la durée du service militaire et consolider les rangs de l'armée, aujourd'hui confrontée à de nouveaux défis ». Le candidat a également proposé de mettre en application une loi sur la programmation sécuritaire, comme stipulé par la Constitution. Il s'est également engagé à poursuivre le processus de professionnalisation de l'ANP.Au sujet du découpage administratif, Benflis a proposé de faire de Tamanrasset, quatre wilayas, et ce, du fait de son immense superficie qui l'empêche de connaître, selon lui, un développement local de haut niveau.