Amirouche Yazid Le candidat indépendant Ali Benflis, qui était hier en campagne électorale au sud du pays, n'a pas été avare en promesses visant globalement l'amélioration des conditions de vie de cette région. A In Salah, daïra affiliée à la wilaya de Tamanrasset, où il s'était rendu dans la matinée, le candidat à la magistrature suprême a d'emblée critiqué ce qu'il qualifie de «disparités régionales», promettant de mettre fin à cet état de fait dans le cas où il accéderait au poste de chef de l'Etat. En plus de son engagement à effacer cette «disparité régionale», Ali Benflis a défendu le principe de l'égalité entre les personnes. A la Maison de jeunes d'In Salah, qui n'a pas drainé beaucoup de monde, l'ancien chef du gouvernement a insisté sur le constat selon lequel la localité n'a pas bénéficié d'une gestion et du soutien de l'Etat à la mesure de ses potentialités. C'est dans ce sens qu'il a évoqué l'impératif de mettre en place un véritable plan Marshall pour les régions du Sud, qui souffrent incontestablement d'un énorme retard en matière d'infrastructures. Les visiteurs de In Salah ont eu à découvrir combien la localité est en souffrance. Ali Benflis, qui admet dans son introduction qu'il se rend à In Salah pour la première fois, a énuméré quelques-uns des «maux» locaux. Il citera le problème de l'eau, l'école, la santé et celui du découpage administratif, une question sur laquelle il s'est attardé. Un sujet qui a fortement suscité l'attention des présents, notamment quand leur hôte a annoncé son intention de faire accéder la daïra au statut de wilaya. Parmi les sujets évoqués par l'orateur, celui du déficit en matière de santé. Ali Benflis regrettera, à cet effet, le fait qu'In Salah ne compte qu'une seule médecin spécialiste en gynécologie. Ce qui fera dire à l'ancien secrétaire général du FLN que «les habitants de cette localité n'ont pas encore eu leur indépendance». Ali Benflis s'est attaqué, par la suite, à la question du contrat social, critiquant la conception que se fait l'actuel gouvernement. Pour lui, «le contrat social doit tenir compte des préoccupations des citoyens». Le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, est revenu par ailleurs sur «la gestion des dépenses publiques». Tirant, à ce propos, à boulets rouges sur la gouvernance actuelle, qui «distribue de l'argent public à tort et à travers, et surtout sans rendre compte», Ali Benflis citera le Fonds du sud, indiquant que ce fonds public a été lancé par l'ancien président de la République, M. Liamine Zeroual. En fin de journée, Ali Benflis était attendu au chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset pour y animer un meeting populaire, comme il devait faire escale à Djanet dans la soirée. A. Y. Plus de 100 millions de dinars de dégâts causés à la Maison de la culture Plus de 100 millions de dinars ont été occasionnés à la Maison de la culture de Béjaïa, qui a fait l'objet, samedi, d'actes de saccage d'une rare violence, intervenus dans le sillage de l'empêchement de la tenue d'un meeting populaire de M. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à l'élection présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, selon une première estimation non exhaustive de sa directrice, Mme Salima Gaoua. Outre les dégâts causés à la structure, dont une aile entière a été consumée par le feu, tout le matériel d'animation, notamment du matériel audiovisuel et informatique, des instruments de musique et des éléments ornementaux et de scènes, ont été volés, brûlés ou volontairement détruits, a-t-elle précisé, retenant à peine son émotion en montrant les monticules d'objets jonchant encore l'esplanade mitoyenne. «Tout a été brûlé. Il ne nous (elle et les employés) reste que les yeux pour pleurer», a-t-elle déploré, la gorge nouée, relevant que ni le salon d'honneur, ni le mobilier, ni les armoires de climatisation n'ont échappé à la furie des manifestants, qui méthodiquement ont tout vandalisé. «Nous avions de beaux projets pour cet été, notamment la retransmission quotidienne, sur écrans géants, des matchs de la Coupe du Monde de football et des galas artistiques. Mais hélas, nous ne pourrons plus le faire», a-t-elle regretté. Benflis regrette les «événements de Béjaïa» Avant de quitter, dans la matinée de dimanche, la ville de Batna, pour se rendre à In Salah et poursuivre son périple électoral, Ali Benflis a tenu à s'exprimer sur ce qu'il s'est passé la veille dans la ville de Béjaïa, où Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika, a été empêché de tenir son meeting. Ali Benflis a fait part de «son regret de voir les derniers jours de la campagne électorale se dérouler dans un climat tendu». En plus, Ali Benflis appelle les gens à «privilégier le débat sur les programmes en compétition, au lieu de s'adonner à des accusations sans le moindre fondement». Le candidat a appelé, aussi, «au respect de la liberté d'expression». A. Y.