La communauté algérienne établie à l'étranger a donné le la, hier, à l'élection présidentielle du 17 avril. Ils sont plus d'un million d'électeurs inscrits sur les listes des consulats et ambassades, en vue d'accomplir leur devoir électoral. Ils sont au nombre de 1.009.285 soit près de 5% de l'électorat à l'échelle nationale, selon les chiffres communiqués par le ministère des AE. Ainsi, au premier jour du vote qui se poursuivra jusqu'à jeudi prochain, une affluence remarquable a été enregistrée. Que ce soit en Europe, aux Etats Unis, au Moyen-Orient et autres pays où la communauté algérienne est moins présente, les bureaux et centres de vote étaient pris d'assaut dès les premières heures de la matinée. « Le scrutin se déroule normalement et toutes les conditions sont réunies pour accueillir les enfants de l'Algérie à l'étranger et garantir le bon déroulement de l'opération électorale », a déclaré, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en marge du lancement de la salle des opérations pour le suivi du vote de la communauté algérienne à l'étranger au siège de son département ministériel. Au moment où expatriés donnent l'exemple comme à leur habitude, faisant montre d'un grand sens patriotique, les six candidats à la magistrature suprême tiennent leurs derniers meetings de campagne électorale. La plupart ont choisi la capitale Alger pour délivrer leurs derniers messages, axés pour la plupart sur la nature pacifique du changement en Algérie. Se rendre en masse aux urnes le 17 avril prochain pour opérer un changement pacifique, tel est le principal mot d'ordre des candidats. Ali Benflis a appelé, hier, à partir de Relizane, à un « changement pacifique » à travers les urnes pour édifier une Algérie nouvelle. « J'appelle à un changement pacifique qui confère la légitimité aux institutions et bannit l'exclusion et la marginalisation », a plaidé le candidat. Benflis a estimé que seul le changement pacifique permet de sortir de l'impasse et de la crise que connaît l'Algérie. Depuis Annaba, Abdelmalek Sellal a affirmé, hier, que Abdelaziz Bouteflika a réussi à bâtir une armée « forte, moderne et professionnelle » capable de défendre la nation et de faire face à toutes les menaces qui guettent le pays. Le directeur de campagne du président sortant a axé son intervention sur le travail accompli par Bouteflika durant les 15 dernières années, en sa qualité de chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, pour constituer une armée professionnelle, soulignant que la réduction du délai du service national de 18 à 12 mois est le résultat de cet effort. Dans un meeting animé, hier, à Douéra, la candidate du PT, Louisa Hanoune, a considéré que la campagne électorale menée par sa formation politique avait réalisé ses principaux objectifs, notamment sa « réussite » à sensibiliser la population sur la nécessité d'une mobilisation « massive » pour faire face « aux dangers guettant l'Algérie ». Elle a affirmé, dans ce cadre, que la population du pays était « déterminée » à faire face à toutes les menaces extérieures, en raison des enjeux et du climat international, pour la préservation de l'unité et de l'intégrité territoriales. Pour sa part, Ali-Fewzi Rebaïne a appelé, hier, à Alger, le peuple algérien à accorder une « chance » à l'opposition pour gérer le pays. « Il est temps pour que l'opposition accède au pouvoir et gère le pays. Pour cela, il faut lui donner une chance de le faire, en allant voter massivement le jour du scrutin. » Toutefois, Rebaïne a indiqué qu'il était important de recourir aux « moyens pacifiques » pour permettre au pays de dépasser la conjoncture actuelle. A partir de Blida où il a animé un meeting - comme prévu - à la salle omnisports du stade Tchaker, le candidat Moussa Touati a affirmé que son parti, en tant que « force politique d'opposition », ne se retirera pas et demeure « engagé » dans l'élection présidentielle. « Nous savons que l'élection ne sera ni honnête ni transparente et qu'il y aura fraude, mais nous ne reculerons pas car nous avons choisi la confrontation pour faire face à un pouvoir rejeté par le peuple », a indiqué Touati.