Les prétendants au palais d'El Mouradia ont poursuivi, hier, leurs meetings et rencontres dans les différentes wilayas du pays. Ainsi, la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril s'est poursuivie samedi pour l'avant-dernier jour avec le passage pour certains candidats à la phase d'explication des aspects de leur programme. Ainsi, depuis Annaba où il a animé un meeting populaire, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat à la présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que celui-ci a réussi à bâtir une armée "forte, moderne et professionnelle" capable de défendre la nation et de faire face à toutes les menaces qui guettent le pays. Sellal a préféré axer son intervention sur le travail accompli par Bouteflika durant les 15 dernières années, en sa qualité de chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, pour constituer une armée professionnelle, soulignant que la réduction du délai du service national de 18 à 12 mois est le résultat de cet effort. Pour Sellal, l'ANP "dispose aujourd'hui de toutes les capacités lui permettant de faire face à toutes sortes de menaces et cela nous rassure et nous permet de vivre dans la paix et la quiétude". Rappelant le rôle de l'ANP lors de l'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine (In Aménas), Sellal a fait observer que l'Armée est la "véritable garante de la stabilité du pays et le mérite dans tout cela revient au travail entrepris par Abdelaziz Bouteflika". Sellal a, en outre, défendu le bilan du candidat Bouteflika "qui a fait ses preuves sur le terrain et ses réalisations plaident en sa faveur", assurant qu'il compte, s'il est réélu le 17 avril, poursuivre son oeuvre pour "instaurer définitivement les fondements d'un Etat fort et moderne garantissant les droits et les libertés de tous les citoyens algériens". De son côté, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a affirmé à Blida que son parti, en tant que "force politique d'opposition", ne se retirera pas et demeure "engagé" dans l'élection présidentielle. "Nous savons que l'élection ne sera ni honnête ni transparente et qu'il y aura fraude, mais nous ne reculerons pas car nous avons choisi la confrontation pour faire face à un pouvoir rejeté par le peuple", a indiqué M. Touati lors d'un meeting populaire animé à la salle omnisports du complexe sportif Mustapha-Tchaker de Blida. M. Touati a également fait deux propositions aux partis politiques d'opposition et aux boycotteurs, à savoir, a-t-il expliqué, "opter pour une désobéissance civile et déserter les rues et les bureaux de vote le jour du scrutin en restant chez soi de 8h00 à 20h00, ou bien sortir et voter en masse pour dire non à ce pouvoir et le pousser à partir". Le président du FNA a rappelé que par cette action, il aspire à "recouvrer la souveraineté du peuple et édifier un Etat de droit où la démocratie, la justice sociale et l'égalité des chances seront garanties", soulignant que "tôt ou tard la souveraineté reviendra au peuple". Abordant la campagne électorale, M. Touati a émis des réserves concernant "l'utilisation de l'argent sale ayant permis à des candidats de remplir les salles et de payer leurs supporters", refusant, par ailleurs, l'éventualité d'aller vers une période de transition après le 17 avril ou de décréter une amnistie générale. En outre, le candidat de Ahd 54, Ali Fewzi Rebaïne, candidat à la présidentielle du 17 avril, a appelé, à Alger, le peuple algérien à accorder une "chance" à l'opposition pour gérer le pays. "Il est temps pour que l'opposition tienne le pouvoir et gère le pays. Pour cela, il faut lui donner une chance de le faire, en allant voter massivement le jour du scrutin", a déclaré Rebaïne dans un discours prononcé, dans le cadre de son dernier meeting électoral, à la maison de la Culture Aïssa-Messaoudi (Hussein-Dey). Il a expliqué que cette opportunité permettra la concrétisation d'un "changement radical" touchant différents secteurs pour lequel son parti a toujours plaidé, et permettra également à l'Algérie de surmonter une "grave situation qu'elle vit actuellement". Toutefois, Rebaïne a indiqué qu'il était important de recourir aux "moyens pacifiques" pour permettre au pays de dépasser la conjoncture actuelle, promettant au peuple, s'il venait à lui accorder sa voix lors du scrutin, d'instaurer un Etat de droit et de justice. Le candidat de Ahd 54 a évoqué, à ce propos, le vote de la communauté nationale qui a commencé à aller aux urnes ce samedi, en déplorant "l'absence de la presse nationale, sur les lieux, laquelle aurait pu, a-t-il dit, nous faire part de la réalité des choses sur le terrain. En somme, beaucoup de choses ont été abordées au cours de ces 19 jours de campagne électorale mais un seul sujet a brillé par son absence à savoir : le programme politique.