« Pour la première fois dans les annales du Haut- Commissariat à l'amazighité, le Printemps berbère sera célébré d'une manière officielle. » C'est ce qu'a déclaré, hier, Si El-Hachemi Assad, le secrétaire général du HCA, invité du forum d'El Moudjahid. « Le 20 avril prochain, des festivités se dérouleront dans les wilayas d'Alger, Tizi Ouzou et Boumerdès. Pour donner un nouveau souffle au HCA, une feuille de route a été tracée, impliquant tous les partenaires et les ministères concernés, notamment l'Education nationale, la Culture et l'Enseignement supérieur », a ajouté Assad. Il a plaidé pour « une vision nouvelle, une démarche pragmatique avec obligation de résultat ». Il s'agit pour le secrétaire général du HCA d'investir le terrain pour donner plus de « consistance et un autre concept » à la généralisation de l'enseignement de la langue tamazight dans les écoles. « 1.664 professeurs de langue tamazight, 5 inspecteurs, 24 radios locales et 3.646 licenciés au chômage, tel est le bilan décevant depuis l'introduction de tamazight dans l'éducation », fera savoir l'invité du forum. Seule satisfaction, la publication d'un manuel scolaire de qualité. La feuille de route tracée comporte un programme aussi riche que varié impliquant toutes les parties pour faire de tamazight une langue nationale et non cantonnée dans certaines régions. Pour ce faire, les membres du HCA proposent de faire de Yennayer une fête nationale, en collaboration avec le ministère de la Culture, et de le faire classer patrimoine mondial par l'Unesco. D'autres actions sont inscrites au programme, à l'exemple de la première résidence d'écriture au profit des écrivains en langue amazigh qui aura lieu à Taghit du 21 au 31 décembre prochain et du colloque international sur Massinissa qui se déroulera les 20 et 21 septembre prochain à El Khroub. Présentant le bilan de l'instance qu'il préside depuis quelques mois, il a rappelé la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, à Blida, les 23 et 24 février dernier. Le HCA a programmé trois colloques nationaux et internationaux, des forums, des journées d'étude, des séminaires ainsi que des sorties sur le terrain avec des universitaires. L'objectif est de donner un nouveau souffle à la généralisation de la langue amazigh. La cause amazigh a enregistré des acquis, telle la réhabilitation de la nomenclature de 300 prénoms amazighs. Mais beaucoup reste à faire pour sa promotion en tant que langue officielle. Cette feuille de route, affirmera le SG du HCA, se veut une succession de haltes organisées à travers l'ensemble du pays, animées et encadrées par des chercheurs et des professionnels qui privilégient le travail de proximité, voire le contact direct. L'autre chantier cher au HCA est « le lancement d'un projet d'étude pour la réalisation de travaux de recherche sur la standardisation et le développement de la langue amazigh dans toutes ses variantes linguistiques », a conclu Assad.