Human Rights Watch (HRW) demande au Conseil de sécurité d'introduire dans la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. « C'est la seule mission de maintien de la paix dépourvue d'un mandat de surveillance et d'élaboration de rapports sur les violations des droits de l'homme », rappelle l'organisation internationale. « Avec une surveillance impartiale, il est non seulement plus difficile aux parties en conflit de déformer les faits sur les violations des droits de l'homme, mais cela dissuade aussi les abus et favorise la responsabilisation, ce qui est essentiel à la promotion de la stabilité et des règlements politiques », note l'ONG. Tout en exhortant le Conseil de sécurité à « mettre fin à cette situation anormale », HRW salue le dernier appel de Ban Ki-moon aux « Quinze » : nécessité d'une « surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l'homme » au Sahara occidental. Trois critères : « durable, indépendante et impartiale » qui ne peuvent être satisfaits, estime l'ONG avec le mandat actuel de la Minurso. Et les initiatives annoncées par le Maroc ? « Elles n'ont rien changé. Les droits de l'homme demeurent bafoués », répond HRW. Et d'ajouter : « les autorités marocaines continuent d'empêcher les Sahraouis d'organiser des manifestations publiques, d'entraver l'accréditation des associations sahraouies pour la défense des droits de l'homme et de refuser de prendre en charge les plaintes crédibles de violence policière contre les Sahraouis, et continuent de poursuivre et d'emprisonner les militants sahraouis suite à des procès inéquitables dans lesquels aucune investigation n'est menée sur les actes de tortures ». Par ailleurs, dans sa dernière lettre à Ban Ki-moon, Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, met les « Quinze » devant leurs responsabilités. « La Minurso a été créée depuis plus de 23 ans pour superviser un référendum qui n'a pas pu voir le jour en raison des obstacles du Maroc », leur rappelle-t-il. Autres points « noirs » relevés par M. Abdelaziz : les ressources naturelles et la drogue. « Il est urgent que l'ONU intervienne afin d'empêcher la signature de tout accord avec le royaume du Maroc incluant les ressources naturelles du Sahara occidental qui relève de la responsabilité de l'ONU », écrit-il mettant en garde la communauté internationale contre le trafic de drogue et l'approche expansionniste et agressive du Maroc envers ses voisins qui constituent un risque réel pour la sécurité et la stabilité de la région.