La direction de campagne d'Ali Benflis, candidat indépendant à l'élection présidentielle, est sous tension. Une véritable fourmilière. Les militants sont à pied d'œuvre, ils ne laissent échapper aucun détail de l'opération de vote. A l'entrée du siège, des sympathisants parlent des premiers moments du scrutin. L'un deux se dit étonné du taux élevé de participation avancé vers 10h. Cela ne l'empêche pas de rester optimiste en disant que le projet politique du candidat de son choix va faire « peut-être la différence ». Au niveau du comité de veille devant suivre et centraliser les résultats de cette élection présidentielle, les informations tombent au compte-gouttes. Les chargés de cette mission veillent au grain et sont aux aguets pour éviter de se faire « gruger ». Tel est l'objectif que s'est fixé l'équipe de cette direction de campagne dont les missions ont été partagées entre trois services. M. Lotfi Boumghar, directeur de communication, directeur adjoint de la direction de campagne du candidat Ali Benflis, veille à ce que les journalistes nationaux et étrangers soient bien pris en charge. Dès que l'un d'eux arrive, on lui offre le code wifi pour qu'il puisse se connecter et envoyer les informations nécessaires à sa rédaction. Stylo à la main et téléphone collé à l'oreille, M. Boumghar griffonne sur du papier les chiffes qui lui sont communiqués. Le QG ne désemplit pas. Les présidents des partis politiques qui se sont ralliés à la cause de Benflis affluent. Djamel Benabdesslem, secrétaire général du Front de l'Algérie nouvelle, qui, visiblement, n'arrive pas à cacher son stress, nous affirme que jusque-là, les choses se passent bien, hormis quelques « irrégularités locales circonscrites ». 13h15. M. Boumghar improvise un point de presse pour indiquer que le taux de participation enregistré dans la matinée est très appréciable comparé à celui de 2004. Il a été de l'ordre de 10%. Selon lui, les primo-votants ont été nombreux à soutenir le projet de renouveau national. « Ce qui explique ce taux de participation élevé », estime-t-il. 16h15. L'inquiétude est perceptible. M. Boumghar fait part d'« entorses à la loi ». Certains cadres de la direction de campagne affirment qu'au niveau d'Alger, 90% des bureaux de vote ne comptent pas des agents de contrôle. A Tébessa, « de nombreuses urnes n'étaient pas scellées ». A Mila et Sétif, quelques bulletins d'Ali Benflis ont été estompés avec une étoile « pour être invalidés », affirme M. Boumghar qui ajoute que la Commission nationale de surveillance de l'élection a été saisie pour remédier à cette situation. En dépit de ces incidents, l'espoir et la détermination d'aller jusqu'au bout sont toujours de mise à quelques instants de la fin de l'opération électorale. D'ailleurs, on affirme que les échos parvenus à la direction de campagne font état d'un engouement en faveur d'Ali Benflis. 18h. Les choses commencent à s'éclaircir avec l'arrivée des premiers taux de participation au niveau des 48 wilayas. Ces données sont celles collectées par les responsables locaux. 19h40. M. Boumghar annonce une coupure générale des lignes téléphoniques de la direction de campagne. Ils sont donc dans l'incapacité de recueillir les données leur parvenant des permanences au niveau de l'ensemble des wilayas du pays. C'est donc l'heure de faire sortir le plan B. On nous dit que cette éventualité était prévisible. Place aux résultats du dépouillement. Dans cinq wilayas, Ali Benflis sort gagnant, selon ses militants.