Les adversaires de Bouteflika n�h�sitent pas � accuser le coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance de l��lection pr�sidentielle (CPNSEP) d�avoir �touff� toute tentative de d�nonciation de la fraude �lectorale. Les staffs de campagne de Ali-Fawzi Reba�ne, Djahid Younsi et Mohamed Sa�d pr�parent un m�morandum sur les d�passements enregistr�s le jour du scrutin. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La Commission politique nationale de surveillance de l��lection pr�sidentielle a-t-elle jou� un r�le contraire � sa mission initiale ? Les repr�sentants des adversaires de Abdelaziz Bouteflika en sont intimement convaincus. A�ssa Belmaki, directeur de campagne du candidat Ali-Fawzi Reba�ne, estime que la CPNSEP a servi � donner une apparence de l�galit� et de r�gularit� au scrutin pr�sidentiel. �C�est tr�s simple, cette commission n�a rien d�ind�pendant. Elle a �t� install�e pour occulter toute plainte qui viendrait d�noncer un d�passement. Cette commission a servi � donner une apparence de l�galit� et de r�gularit�, c�est tout. Le pouvoir a eu tout en main�, explique-t-il. Selon lui, les blocages ont d�but� d�s le d�but de la campagne. �Depuis son lancement officiel, nous avons introduit un cinquantaine de recours, mais seuls quatre ont �t� retenus. Tout a �t� dilu�. La m�me strat�gie a �t� appliqu�e au niveau des commissions de wilaya dont les coordinateurs sont des fonctionnaires � la solde de l�administration. � Parmi les d�passements constat�s, A�ssa Belmaki �voque de nombreux cas de bourrage d�urnes ainsi que des menaces et insultes prof�r�es � l�encontre des repr�sentants des adversaires de Bouteflika. Quant aux �observateurs �trangers� d�p�ch�s pour superviser le bon d�roulement de l��lection, Belmaki a pr�f�r� les comparer � �des touristes pris en charge par le pouvoir �. Djamel Benzyadi, directeur de campagne de Mohamed Sa�d, dresse un constat tout aussi s�v�re de l�action de la CPNSEP. �A l�origine, le probl�me r�side dans le fait que le coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance de l��lection pr�sidentielle est d�sign� par un candidat. Il y a �galement la pr�sence en force de partis politiques qui n�ont pas officiellement de candidat. Nous sommes en droit de demander ce qu�ils font au sein de cette instance�, explique-t-il. A propos des d�passements, Benzyadi affirme que son staff a d�pos� une multitude de plaintes mais que la plupart ont �t� rejet�es �faute de preuve�. �La quasi-totalit� de nos d�l�gu�s ont �t� mis � la porte des centres de vote. Nous sommes donc dans l�impossibilit� de pr�senter des preuves concr�tes � part les t�moignages de nos repr�sentants. Par contre, il y a des faits qui ne trompent pas. Je peux vous citer les exemples des da�ras de Oueld-Djallel, Tolga et Sidi-Khaled (wilaya de Biskra) o� on retrouve les m�mes taux de participation. Dans ces circonscriptions, les r�sultats de trois candidats sont exactement identiques. L�administration s�est content�e de faire du copi�-coll�. Et cela n�est qu�un �chantillon puisque cette strat�gie a �t� reproduite � l��chelle du pays.� Djamel Benabdesslem, cadre d�El-Islah et directeur de campagne de Djahid Younsi, se veut plus r�aliste. �Nous savons que Teguia et sa commission n�ont aucune pr�rogative. La preuve, toutes nos plaintes n�ont pas �t� prises en consid�ration. Nous avons donc introduit des recours officiels aupr�s du Conseil constitutionnel. Nous disposons de preuves concr�tes sur le bourrage des urnes qui a �t� organis� dans tout le pays�, pr�cise Djamel Benabdesslem. D�apr�s lui, les directions de campagne de Ali- Fawzi Reba�ne, Djahid Younsi et Mohamed Sa�d travaillent actuellement � l��laboration d�un m�morandum sur l��lection du 9 avril. �Ce document comportera tous les cas de fraude qui ont �t� enregistr�s ainsi que les v�ritables taux de participation et les r�sultats obtenus par chaque candidat�, note Benabdesslem.