A 48 heures du scrutin de la présidentielle, l'angoisse de l'urne gagne davantage les esprits. Ce sont les moments les plus durs pour les candidats. A 48 heures du scrutin de la présidentielle, l'angoisse de l'urne gagne davantage les esprits. Après une campagne intense qui a duré 21 jours, les candidats se replient dans leurs QG en attendant le jour «J». «La victoire sera-t-elle de leur côté?» s'interrogent les uns et les autres. Au QG de campagne du candidat Benflis, l'ambiance est plutôt sereine. «Nous sommes confiants», nous dit en préambule le directeur de campagne, Lotfi Boumghar. Pour lui, il n'y a pas de doute. «Nous sommes près de la victoire car nous avons percé sur le terrain», précise -t-il avec des arguments à l'appui: «Nous avons sillonné le pays de long en large et nous avons senti que les Algériens ont trouvé dans le candidat Ali Benflis l'homme qui est capable de mener le changement tant attendu.» M.Boumghar reconnaît que le nombre des militants et des sympathisants a dépassé les prévisions. «Nous savions que le candidat Benflis allait drainer du monde, mais ce que nous avons vu sur le terrain nous a impressionnés», avoue notre interlocuteur dont le portable n'arrêtait pas de vibrer. Malgré la pression, notre interlocuteur se montre zen et disponible pour la presse. «La campagne s'est achevée mais nous avons beaucoup de travail à faire ces derniers temps», indique-t-il. Hier, le siège de campagne de Benflis était pris d'assaut par les journalistes qui sont venus prendre la température au lendemain de la clôture de la campagne électorale et des attaques du staff de campagne de Bouteflika. A l'intérieur du QG, on suit avec attention, les informations de la chaîne Ennahar. «Vous avez entendu ce qu'ils disent de nous, que nous avons armé nos militants, ils ont perdu le nord», murmure un des membres du staff à l'adresse de son collègue qui lui répond avec humour: «Pourquoi, nous allons vers une élection ou une guerre?» Or, les attaques dont fait l'objet le candidat M.Benflis ne semblent guère déstabiliser le staff. Ce dernier refuse de rentrer dans le jeu et mise plutôt sur le résultat. M.Boumghar prend les choses plutôt du bon côté. «Ils nous font de la publicité. Plus on est ciblés, plus les militants adhèrent en force», dit-il en précisant que le candidat Benflis a mené une campagne propre, loin de toutes les attaques et insultes. Dans les couloirs, les discussions sur les attaques sont sur toutes les lèvres. «Vous avez entendu les dernières accusations», demande un jeune du staff à son collègue qui lui rétorque: «On reste serein.» Malgré ces coups, l'ambiance est loin d'être affectée. Le staff garde son sang-froid et se montre optimiste. «On table sur la victoire, au pire, un deuxième tour», nous livre Nazim Zouioueche, un conseiller de Benflis. Sûr de lui, ce responsable estime que si l'élection sera transparente, la victoire sera de leur côté. «Benflis a réussi à drainer des foules à travers tout le territoire national», a-t-il affirmé en guise de justification. Pour mettre barrage à toute tentative de fraude, la direction de Benflis a mobilisé quelque 55.000 observateurs. Au niveau de la direction de campagne du candidat Bouteflika, l'ambiance est moins mouvementée. Le directeur de communication, Abdeslam Bouchouareb nous dresse un bilan succinct et positif de la campagne. «Il y a eu un grand engouement pour les meetings animés par les représentants du candidat Bouteflika», témoigne-t-il en précisant que 6365 meetings ont été animés durant cette campagne, dont 211 par le directeur de campagne. Bouchouareb estime qu'aucun candidat n'a pu drainer autant de monde. Interrogé sur les prévisions de ce scrutin, notre interlocuteur se montre rassuré par le soutien de la population. «Vu l'engouement enregistré, la victoire sera de notre côté», a-t-il assuré en avançant le chiffre de 1,6 million de personnes qui soutiennent le candidat et plus de 95% des élus. Confortée par ces chiffres, la direction de communication estime avoir réussi à faire passer le message et à convaincre les citoyens. Interrogé sur la fraude, notre interlocuteur dit qu'il ne comprend pas comment il y aura fraude, alors que chaque candidat a des représentants au niveau des bureaux de vote.