Les banques et les douanes algériennes procèderont prochainement à la mise d'un système de contrôle des mouvements de capitaux de et vers l'étranger. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. L'invité de la rédaction a indiqué que cette coopération de contrôle de flux des capitaux sera opérationnelle dès l'année 2011. «Sur orientation de la Banque d'Algérie, un système de contrôle «on-line» sécurisé est mis en place entre les banques et la base de données des services de douanes pour contrôler l'ensemble des opérations d'importations», a-t-il expliqué. «Le flux de capitaux vers l'étranger notamment pour l'importation de biens et services nous fait obligation de veiller à ce que les opérations soient accompagnées également de flux de biens vers l'Algérie», a souligné M. Benkhalfa. L'objectif étant essentiellement de sécuriser ces opérations par le biais d'une synchronisation des actions des banques et de l'administration fiscale. C'est pour cette raison qu'il existe un rapprochement avec les services des impôts et les commissaires aux comptes. «Avec les nouvelles connections, ce que nous faisions en deux, trois mois par contrôle sur papiers nous le faisons actuellement d'une manière simultanée», a-t-il indiqué. Pour M. Benkhalfa, le mouvement des capitaux est un axe stratégique pour les banques qui veillent à ce que les flux soient réels et transparents. Pour cette raison, le quart de leurs capacités humaines sont orientées vers la sécurisation de ces flux. Selon le délégué général de l'ABEF, il faut travailler d'après les règles de risques pour pouvoir gérer les un peu plus de mille milliards de dinars actuellement mobilisables. M. Benkhalfa a, par ailleurs, évoqué le sujet de la date limite du 31 mars 2011 pour que les transactions qui dépassent 500 000 DA soient payés par chèque ou par virement. A cet effet, il affirme que les banques travaillent pour que le chéquier soit disponible, pour l'ouverture de nouveaux comptes réglementés. Comme signe d'avancement, il indique que plus de 150 millions de chèques ont été produits durant l'année 2009 et que les banquiers travaillent pour que l'opération de chèque, soit de plus en plus rapide l'année en cours. «Durant l'année 2011, nous allons appelé nos clients à veiller à ce que les fonds qui viennent vers les banques soient biens gérés. Nous travaillons actuellement sur le cash, mais nous travaillons aussi pour que le 31 mars les opérateurs fassent face à cette procédure légale», a-t-il souligné. Enfin, le délégué des banquiers algériens déconseille d'aller vers l'endettement extérieur, «nous avons des ressources internes (plus de trois mille milliards de dinars qui sont investis dans l'économie). Nous avons aussi des capacités d'absorption parce que nos épargnes augmentent. Donc, il faudrait consommer algérien même en ce qui concerne les ressources financières et banquières», conseille-t-il. Les banques sont, selon lui, mises de plus en plus face aux besoins financiers des entreprises. En plus, l'Etat continue de partager certains risques avec les banques à travers les systèmes de bonification des taux et de garantie.