Devant un parterre de professeurs en architecture et d'étudiants, Mme Toumi a soulignera « la nécessité de réhabiliter ces architectures qui répondent à la tendance mondiale de l'économie verte, et qui donnent aux villes et villages algériens leur identité visuelle et architecturale ». Elle mettra l'accent sur la nécessité de sauvegarder le patrimoine architectural en insistant sur le fait que ce dernier est le produit du génie constructif du peuple algérien. « Nos étudiants doivent impérativement s'imprégner dans leur travail de cette création architecturale immémoriale qu'est notre patrimoine », a-t-elle souligné avant d'ajouter : « Ils sont les futurs acteurs de sa préservation et nous comptons sur eux pour œuvrer à le transmettre aux générations à veni ». Elle évoquera nos anciennes maisons en terre. Par la même occasion, la ministre de la Culture a annoncé que son département était « prêt à donner l'exemple en développant progressivement l'utilisation de matériaux locaux dans la construction des infrastructures culturelles ». Mme Toumi a remercié tous les participants et salué le chercheur et scénariste François le Bayon, réalisateur d'un documentaire de 49 minutes intitulé « Les nouveaux habits de la terre », diffusé pour la circonstance (voir encadré). De son côté, l'architecte Yasmine Terki, commissaire du festival, a également rappelé, à cette occasion, la nécessité de « réhabiliter l'image de ce type de constructions aux yeux des usagers, mais surtout aux yeux des décideurs algériens, afin que le bâtiment public puisse donner l'exemple ». Pour elle, « on ne peut maintenir les savoir-faire sans continuer à construire selon ces techniques ». Elle mettra aussi l'accent sur le rôle de l'exposition qui est la mise en avant du « potentiel de ces techniques dans des constructions modernes ». L'architecte a précisé que « l'Algérie n'utilise des matériaux industriels que depuis 50 ans et qu'il est aujourd'hui possible de construire des infrastructures publiques modernes en terre ». Lors de cérémonie inaugurale, des prix ont été remis aux lauréats du concours « intervenir sur le patrimoine » lancé lors de l'édition précédente. Le premier prix est revenu à l'étudiant en architecture, Taki-Eddine Seghier, de l'université d'Adrar, qui a revisité avec des techniques modernes les maisons du Souf. Le séminaire se prolongera jusqu'au 24 avril à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (Epau). Des ateliers de formation, animés par des spécialistes algériens et étrangers sur les techniques des architectures de terre, seront organisés. Pour la première fois, les organisateurs d'Archi Terre s'attèlent à l'implication et la sensibilisation des enfants à la richesse du patrimoine architectural algérien. Des ateliers adaptés aux élèves de quelques écoles d'Alger se tiendront à cet effet.