Tamazight langue officielle ? Il en est temps, disent des partis politiques, y compris le FLN. Le parti de la majorité n'y trouve aucun inconvénient. Saïd Bouhadja, son chargé de la communication, estime qu'il est temps de prendre en charge cette question en procédant à son officialisation à la faveur de la prochaine révision de la Constitution. « Toutes les conditions sont réunies pour adopter cette approche après que tamazight eut été définitivement consacrée comme langue nationale et son enseignement étalé à l'ensemble du pays et bien d'autres avancées considérables sur le double plan pratique et organisationnel », explique-t-il. Et puis, il ne faut pas oublier « le fait que la dimension amazigh est une partie intégrante de la société algérienne et l'officialisation de la langue ne fera que consolider la cohésion sociale et renforcer l'unité nationale », ajoute-t-il. Le Rassemblement national démocratique (RND) abonde dans le même sens. La porte-parole du parti, Nouara Djaâfar, dira que tamazight est « notre langue » et doit être traitée avec tous les égards. Elle dira que la question constitue un sujet d'actualité. « La question a toujours été un sujet à débat. On n'est aucunement opposé à l'officialisation de tamazight. C'est la langue de tous les Algériens », précise-t-elle. Pour le RND, la priorité est d'œuvrer pour son développement et son enseignement au niveau national. Pour elle, tamazight ne doit pas être confinée dans quelques régions. Le Parti des travailleurs (PT) a toujours milité pour l'officialisation de la langue amazigh. La secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, le revendique haut et fort. Elle estime que son officialisation sera un acquis démocratique, c'est la nation qui en sortira vainqueur, car « renforcée et unie ». Louisa Hanoune réclame, en plus, l'installation d'un secrétariat d'Etat chargé de la promotion de tamazight. La prochaine révision de la Constitution sera, pour le PT, une occasion pour officialiser cette langue « en lui donnant toute la place qu'elle mérite au sein de la société ». De son côté, le parti Jil Jadid plaide pour l'officialisation de tamazight dès la prochaine révision de la Constitution. Son porte-parole, Sofiane Sekhri, estime que l'officialisation de la langue amazigh est devenue aujourd'hui « une évidence, un processus inéluctable ». Pour lui, l'étape qu'il faut maintenant franchir est celle de chercher les mécanismes les plus adéquats et les moyens les plus efficaces à même de la promouvoir. Pour ce faire, il plaide pour la création d'une commission composée d'intellectuels et d'hommes de lettres qui aura à proposer les moyens de sa promotion. Même son de cloche chez le porte-parole du parti Tajamoue Amel El Jazaïr (TAJ), Nabil Yahiaoui. Ce dernier dira que le parti n'a « aucun problème » avec l'officialisation de tamazight qui « est une langue nationale et l'une des composantes fondamentales de l'identité nationale ». Néanmoins, il estime qu'il faut conditionner son officialisation par un consensus national. Parce qu'il ne s'agit pas, selon lui, de prendre une décision, mais plutôt de chercher la concrétisation de celle-ci sur le plan pratique, à savoir « son développement et sa promotion ».