Le Parti des travailleurs se démarque de tous ceux qui veulent réduire le débat sur la révision de la Constitution à une simple question de mandats présidentiels. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a jugé, hier, au terme de deux jours de travaux de la commission ouvrière de son parti, que si la révision de la Constitution s'avère être une obligation, elle devrait constituer une opportunité pour le traitement des problèmes posés, à tous les niveaux, qui ne sont, en fait, que la résultante de la prédominance du parti unique. Le PT plaide pour des institutions élues, exerçant leur mission dans la transparence, contrairement à ce qui a prévalu par le passé. Elle estime que « certaines parties, notamment le FLN, le RND et les indépendants, ont fait avorté toute tentative de réforme », ajoutant que les élections ont vidé ce processus de sa substance. « Aucune institution ne représente le peuple qui a, pourtant, besoin de se doter d'une réelle représentation politique », a-t-elle souligné. Autant de revendications dont le PT souhaite l'introduction dans la prochaine mouture, en plus de la constitutionnalisation de tamazight. Selon M. Hanoune, la célébration hier du 33ème anniversaire du printemps berbère, constitue une halte pour évaluer ce qui été fait pendant plus de trois décennie en termes d'exercice démocratique. « Nous n'avons ni reculé ni avancé », constate-t-elle, estimant que « la révision de la constitution permettra l'officialisation de la langue amazighe comme deuxième langue nationale après la langue arabe ». D'ailleurs, le PT juge impérative la création d'un secrétariat d'Etat, dont les prérogatives lui permettront la prise en charge de la promotion de cette langue et la généralisation de son enseignement à toutes les wilayas. En prévision de la nouvelle mouture de la loi fondamentale, le PT plaide aussi pour la constitutionnalisation de la règle 49/51 sur les investissements conformément aux dispositifs inclus dans la loi de Finances complémentaires 2009-2010. Idem pour le droit au travail et au logement. Dans ce contexte, Mme Hanoune estime que la politique salariale est non seulement obsolète, mais elle est également à l'origine du malaise social. Il ya donc nécessité, selon elle, d'élaborer une nouvelle grille des salaires tout en y introduisant l'indemnité d'aide au logement et au loyer et le revenu minimum d'insertion. En outre, pour le Parti des travailleurs, tout traité d'adhésion à une institution ou organisation internationale doit être soumis à un référendum. La SG cite, entre autres, l'accession de l'Algérie à l'OMC, à la Zale (zone arabe de libre-échange) et l'accord d'association avec l'Union Européenne.