Intervention n La présidente du Parti des travailleurs (PT) a animé, hier, samedi, un meeting à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans une salle archi- comble. Se trouvant dans une région qui vient tout juste de célébrer le Printemps berbère marquant le soulèvement de la Kabylie pour la reconnaissance de tamazight, identité langue et culture du peuple algérien, la conférencière a consacré une grande partie de son intervention à tamazight. Elle dira que la constitutionnalisation de tamazight comme deuxième langue nationale en 2002 est un acquis important qu'il faudra consolider par l'officialisation de cette langue. En outre, son enseignement doit être obligatoire et généralisé à toutes les wilayas du pays de par son statut de langue nationale. «Si à son introduction dans le programme scolaire, tamazight était enseignée dans 16 wilayas, aujourd'hui elle ne l'est que dans 9, ce qui est pour nous une ghettoïsation de cette langue.» Si Louisa Hanoune reconnaît qu'en tant que politicienne elle ne peut pas débattre de la question des caractères à utiliser pour écrire tamazight, un sujet, dira-t-elle, qui doit être confié aux spécialistes loin de tout idéologisme, elle dira toutefois qu'au lieu de promouvoir tous les «dialectes» (chaoui, kabyle, targui...), il faudra faire la promotion de la «langue mère», ignorant certainement que cette langue mère n'existe pas. En effet, si elle donne l'exemple de l'arabe classique ou du français (même si pour cette dernière, il faudra rappeler qu'il s'agit de la langue d'oc parlée dans l'île de France qui été imposée parmi d'autres parlers ou dialectes), en tamazight il n'existe pas une langue commune. À moins que l'on souhaite en créer une qui ne serait parlée par personne, comme c'est le cas pour l'arabe classique. La présidente du PT assimile ensuite ceux qui nient la composante amazighe dans l'identité algérienne à ceux qui veulent séparer la Kabylie du reste de l'Algérie, allusion faite aux autonomistes. Pour elle «ce sont les deux faces d'une même médaille». Et à propos du mouvement séparatiste du MAK, elle mettra en garde contre «la manipulation étrangère, car une telle démarche ne peut servir que les intérêts étrangers afin d'affaiblir notre pays». Elle dressera un sévère réquisitoire contre le MAK et son chef, Ferhat Mhenni, qui a «une conception très bizarre de la politique» car, rappelle-t-elle, «il s'est autoproclamé porte-parole d'une région qui ne lui a donné aucun mandat pour la représenter. C'est (le MAK, ndlr) une excroissance qui veut créer un bantoustan qui sera sous le contrôle étranger, pour des ambitions purement personnelles». La conférencière estime que le MAK n'a qu'à se présenter aux élections pour connaître son poids réel. Par ailleurs, elle estime qu'il faudra renforcer l'identité nationale par la promotion de ses deux composantes arabe et amazighe afin de faire face à toute manipulation et tentative séparatistes.