Les huit entreprises publiques (CPA, CAAT, les trois cimenteries du groupe Gica, Mobilis, Cosider Carrières, Hydro-Aménagement) qui seront admises en Bourse sont toujours « en phase d'évaluation ». Les premiers visas, délivrés par la Cosob (Commission de surveillance des opérations en bourse) « sont attendus pour le deuxième semestre », a déclaré le DG de la Bourse d'Alger (Société de Gestion des valeurs boursières), Yazid Benmouhoub au forum d'El Moudjahid. Celui-ci a longuement rappelé les grandes lignes du programme de relance de la Bourse d'Alger. En 2011-2013, le ministère des Finances avait procédé avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), à une évaluation d'abord de ce marché pour identifier les contraintes et envisager ensuite les actions de redynamisation. Parmi les recommandations, il a été souligné la nécessité d'« alimenter régulièrement ce marché », d'où l'identification d'un premier lot d'entreprises éligibles déjà à l'entrée en bourse, et à l'ouverture de leur capital. Des mesures dites de réaménagement de la cote ont été également décidées pour, à travers un assouplissement des procédures, donner l'occasion aux PME de se tourner vers ce marché. Au-delà de ces rappels, Benmouhoub a beaucoup insisté sur la formation des animateurs du marché boursier et l'ouverture de guichets bourse au niveau des banques exerçant sur la place. Des actions de formation sont en cours pour faire des agents banquiers des animateurs des titres boursiers. Pour le DG de la Bourse, la faille réside dans l'absence de communication notamment en direction des opérateurs économiques. Ceux-ci ont bénéficié, récemment, de séminaires régionaux pour les sensibiliser sur les atouts de ce marché. La Bourse constitue, pour Benmouhoub, un moyen de financement complémentaire avec le système bancaire mais, elle comporte, et c'est ce qui la distingue des autres formes de placement, de nombreux avantages, fiscaux notamment, régulièrement introduits dans les lois de finances. La plus importante disposition, celle de 2014, a trait à une exonération d'une partie de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). De plus, la rentabilité en Bourse est plus importante que les placements bancaires. « Les rendements sont de l'ordre de 7 à 8% », a précisé Benmouhoub. Cependant, force est de reconnaître que la Bourse d'Alger qui compte quatre entreprises, pour les actions seulement, offre aujourd'hui, une capitalisation en deçà des potentialités de l'économie. Celle-ci est de l'ordre de 13 à 14 milliards DA. Il est prévu d'atteindre les dix milliards de dollars dans cinq années, ce qui est « du domaine du possible lorsqu'on sait que le gouvernement a prévu l'introduction de 40 entreprises durant cette période », conclut le patron de la SGVB. Rachat de Djezzy : Le FNI remettra les actions en bourse Sur la question du rachat par l'Algérie des 51% des parts du capital de l'opérateur de téléphonie mobile, OTA (Djezzy), le responsable de la Bourse d'Alger a refusé de donner son avis sur le montant de la transaction, mais il a estimé que cette affaire a connu « une issue très heureuse ». Le FNI (Fonds national d'investissement), qui entre dans le capital de la société, « devra revenir, au bout de 3 à 5 années (selon les dispositions du contrat de rachat signé) en bourse », pour laisser place à un nouvel repreneur, selon les explications de Benmouhoub.