Selon le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, qui était l'invité, hier, du forum d'El Moudjahid, « 15 nouveaux barrages sont prévus dans le programme quinquennal 2015-2019 ». Selon le ministre, 28 sites ont déjà été identifiés pour servir d'assiette à ces infrastructures. L'Algérie a beaucoup investi, depuis 2000, pour sortir de la situation de stress hydrique qu'ont connue plusieurs régions du pays à tel point que les objectifs du millénaire, des Nations unies, y ont été atteint en 2011 au lieu de 2015. Plusieurs milliards ont été investis et un plan pluriannuel a été adopté pour sortir le pays de cette situation difficile, rappelle Necib qui donne un montant de 3225 milliards de dinars, sur les trois plans quinquennaux, soit de 2000 à aujourd'hui. Le ministre a, par ailleurs, rappelé les actions de partenariat engagés avec des entreprises étrangères spécialisées, françaises et espagnoles, telle que la société des Eaux de Marseille (est du pays), La Lyonnaise des Eaux (centre du pays ), la Seaco (ouest du pays) qui ont permis d'introduire de nouvelles normes de gestion de l'eau et fournir à l'Algérie le savoir-faire nécessaire. « Des appels d'offres similaires sont en phase de lancement pour les wilayas de Annaba et El Taref », a précisé Necib. Quarante villes vont bénéficier d'une remise en état de leur réseau d'AEP La question qui mérite encore de l'attention a trait au problème des fuites d'eau. Celles-ci atteignent les 20% et constituent un vrai manque à gagner. Elles sont dues à la vétusté du réseau qui était géré par les communes qui n'avaient pas les moyens pour investir. Le ministère des Ressources en eau a inscrit dans son programme 40 villes qui vont bénéficier d'une remise en état de leur réseau d'AEP. A une question sur l'oxydation des conduites d'eau à Tamanrasset, suite au grand projet de transfert de In Salah, le ministre a rétorqué que « ce problème n'a pas été porté à sa connaissance » et que les conduites, si elles sont sujettes à la corrosion, n'en bénéficient pas moins d'une « protection cathodique ». De plus, l'Etat a prévu sur le site « une méga installation de déminéralisation pour améliorer la qualité de l'eau. » Concernant le partage de l'eau avec les pays voisins (Libye et Tunisie), celui-ci relève du système aquifère septentrional (SAS), et l'exploitation se fait « dans un cadre concerté », précise-t-il, et ce « au prorata des quotas de chaque pays, en fonction de la localisation de ces ressources sur son territoire ». L'Algérie dispose de 70% de ce potentiel et n'exploite pour le moment que la moitié de ce qui lui revient. « Il n'y a aucun problème à ce sujet », déclare le ministre. Necib a abordé la question de la lutte contre l'envasement des barrages et la mise en concession prochaine de ces retenues au profit du public pour des activités sportives (aviron...). Le problème du recyclage des eaux usées a fait l'objet d'un grand débat. 151 stations d'épuration existent aujourd'hui et l'eau traitée est utilisée dans l'irrigation de périmètres agricoles. Une expérience pilote. « Elle va nous permettre de procéder au traitement tertiaire de l'eau », explique le ministre, c'est-à-dire arriver à une qualité qui autorise son utilisation selon les normes sanitaires, dans les autres cultures. Révision de la tarification de l'eau : « pas à l'ordre du jour » La question d'une nouvelle tarification de l'eau « n'est pas à l'ordre du jour », a par, ailleurs, affirmé Necib. La loi sur l'eau, dans l'une de ses dispositions, prévoit de conférer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, à tout citoyen. La tarification est à ce titre tout à fait « symbolique », dit-il, puisque le prix du mètre cube « ne couvre même pas les frais de l'énergie ». Sur un autre plan, le ministre rappelle que les entreprises sous tutelle, à l'instar de l'ADE, seront soumises à des contrats de performance alors qu'un programme d'amélioration du service de l'eau et du réseau a nécessité l'injection de 600 milliard de centimes. Le ministre s'est dit contre l'utilisation de l'eau potable pour un usage autre que domestique notamment par les stations de lavage qui s'adonnent en plus au piquage illicite sur le réseau. Il a fait savoir qu'un texte est en cours de finalisation pour donner plus de moyens à la police de l'eau pour réprimer ce genre de pratique.