Photo : Makine F. Un projet de loi concernant la protection des personnes âgées sera soumis aujourd'hui à l'APN. A cette occasion, l'Association nationale SOS 3e âge en détresse «Ihcène» présidée par Mme Souad Chikhi, lance un appel pour que la loi «comprenne seulement une dizaine d'articles au lieu de quarante pour qu'ils soient mieux appliqués et être efficaces». Ce texte revêt une importance pour Mme Chikhi car «il sanctionne des années d'efforts de l'association pour sensibiliser et convaincre les pouvoirs publics mais aussi la société civile de marquer le plus profond intérêt pour cette catégorie sociale et la prémunir contre la précarité». Car, comme elle le soutiendra, «l'Etat à lui seul ne peut prendre en charge ces personnes qui dépendent aussi de leurs familles mais le plus gros de l'aide représentée par des structures spécialisées et des textes de loi sont une responsabilité gouvernementale notamment dans les cas, si fréquents, où les familles concernées ne disposeraient pas des moyens matériels ou humains pour remplir leurs obligations», soutient-elle. L'autre nécessité pour la présidente de l'association «Ihcène», la prise en charge médico-sociale et psychologique. Dans cet ordre, Mme Chikhi propose «la réservation d'une dizaine de lits dans les structures actuelles pour uniquement la prise en charge des personnes âgées». Elle souligne également l'importance de l'aide ménagère pour cette catégorie de la société. Ainsi, elle propose la mise en place d'un service qui sera assuré par des jeunes afin d'aider la personne âgée dans la récupération de sa retraite, à effectuer des déplacements et l'aider dans son ménage. Notre interlocutrice s'est élevée aussi contre la présence dans les centres de personnes âgées de malades mentaux qui présentent un réel danger pour leur entourage. Préoccupations et aspirations similaires chez l'Association «WAFA». Son président M. Samir Messis déplore la situation à laquelle est arrivée la catégorie du troisième âge dans notre pays. «Autrefois, le souci primaire de la personne âgée était d'éduquer sa progéniture. Aujourd'hui, son unique intérêt est de lui procurer les victuailles. Le chômage qui gangrène une partie de notre jeunesse, la situation locative de certaines familles ont contribué à faire vivre les personnes âgées dans des situations de précarité extrême», explique-t-il tout en lançant un appel pour «prendre à bras le corps la situation des personnes âgées qui reste intimement liée aux conditions socio-économiques du pays», avoue-t-il.