Appel n «Il faut définir le cadre législatif protégeant les personnes âgées», a déclaré, hier, la présidente de l'association nationale SOS 3e âge en détresse Ihcen, lors d'une table ronde au centre de presse d'El Moudjahid. «Actuellement il existe très peu de textes juridiques relatifs à la protection des personnes âgées c'est pourquoi il s'agit de promulguer une charte dans le but de définir avec précision leurs droits et libertés avec les mécanismes nécessaires à la protection de ces droits», a indiqué, pour sa part, Maître Ali Haroun, président d'honneur de l'association Ihcen à l'occasion de la célébration de la Journée nationale des personnes âgées. Une fois le cadre législatif défini, il y a lieu d'envisager toute une batterie de mesures de manière à assurer aux personnes âgées une vie décente et digne. «Certes, nous avons un retard en matière de législation par rapport à certains pays, notamment européens, mais nos mœurs favorisent la prise en charge des personnes âgées», a dit Me Haroun. En effet, les personnes qui placent leurs parents dans des centres pour vieux sont très mal vues dans notre société. En outre, la famille algérienne est unie et généralement les grands-parents vivent avec leurs enfants et petits-enfants, bien que, actuellement, la famille nucléaire composée des parents et de leurs enfants, commence à se généraliser ce qui pousse les gens à moins s'occuper des personnes âgées. En outre, la crise du logement que connaît notre pays et la cherté de la vie sont parmi les facteurs qui poussent certaines personnes à mettre leurs parents et leurs grands-parents dans des centres pour personnes âgées. Dans ce contexte, l'association recommande une plus grande sévérité de la loi et des peines contre les auteurs d'abandon de personnes âgées, au sein des familles. Les placements dans les foyers devraient être limités en fixant des conditions d'accès strictes sur la base d'un dossier et d'une enquête par une assistante sociale. Actuellement, il existe 32 centres d'accueil des personnes âgées sur le territoire national ce qui reflète le changement de la mentalité des Algériens qui, autrefois, n'acceptaient jamais de mettre les personnes âgées dans de tels établissements. «Les personnes qui ont placé leurs parents et grands-parents dans des centres pour vieillards peuvent se raviser car il n'est jamais trop tard pour bien faire», a déclaré Mme Souad Chikhi, présidente de l'association Ihssen. Divers acteurs doivent s'impliquer dans la mise en œuvre d'un dispositif de protection de cette frange de la société, notamment l'Etat, les collectivités locales, la société civile, la famille et le mouvement associatif. «Il faut que tous les acteurs participent à l'élaboration d'une politique nationale de prise en charge ‘'effective'' de cette frange de plus en plus fragilisée par les changements de mentalité et de comportement au sein de la société algérienne», a déclaré M Salim Oulmane membre de l'association Ihcen. «La vieillesse n'est pas une maladie, mais une étape inévitable de la vie humaine, caractérisée par des changements physiques des personnes, ainsi il faut donner une vie normale aux personnes âgées pour une vieillesse réussie», a conclu le Pr Brouri.