Plus de liberté pour la presse, une amnistie générale pour les terroristes, un poste de vice-Président et des réformes pour l'école, la santé et l'économie. Telles devraient être les principales priorités du prochain mandat présidentiel, selon le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini Tout en affirmant que l'élection s'est déroulée « dans la transparence », Me Ksentini souhaite, en premier lieu, que la priorité soit donnée à l'industrialisation du pays pour créer des emplois et faire face au chômage « qui est en train d'augmenter considérablement ». Le but est d'encourager la production nationale et d'être moins dépendant des hydrocarbures. Cette question constitue, pour lui, « une priorité absolue ». Ensuite, il faut s'attaquer au social dont le logement, les salaires, la santé et l'école dont « le niveau est très bas ». Au chapitre de la réforme constitutionnelle, le président de la CNCPPDH insiste sur la sécurité et la stabilité du pays qui doivent être renforcées par l'instauration d'un poste de vice-président de la République. Toutefois, Me Ksentini tient à préciser qu'il ne sera nullement question d'instaurer « une gestion par procuration » dans la mesure où beaucoup de pays ont opté pour ce choix. Il suffit seulement que la Constitution soit aménagée, à cet effet, permettant ainsi au chef de l'Etat de désigner un vice-Président, citant à titre d'exemple les Etats-Unis. « Ce n'est pas de la manipulation, mais de la précaution », relève-t-il, soulignant que tous les Présidents sont susceptibles de tomber malades ou de disparaître brusquement. Donc ce poste est voué à sécuriser l'Etat. Autre dossier jugé nécessaire : la réforme de la justice qui « continue à être de mauvaise qualité », ainsi que le renforcement de la liberté de la presse et des libertés individuelles. Ainsi, il soutient qu'il faut mettre en place des mesures « complémentaires » de façon à ce que la presse soit totalement indépendante et libre. Au sujet de la réconciliation nationale, faut-il passer à une autre étape et décréter l'amnistie générale ? Le président de la CNCPPDH estime qu'il faut envisager cette question et en débattre, car « il n'y a rien de plus légitime ». Selon lui, il faut tourner définitivement la page à l'instar des pays qui ont connu des violences comparables à celles de l'Algérie et qui se sont achevées par une amnistie générale. « Il n'y a aucune raison pour que l'Algérie fasse exception », soutient-il, observant que l'amnistie existe dans les faits mais qu'il faut la conforter par des textes. S'agissant de l'interdiction des manifestations à Alger, Ksentini dira qu'elles peuvent être autorisées si la situation sécuritaire s'améliore et surtout si l'amnistie générale est consacrée. « A ce moment-là, toutes les interdictions tomberont d'elles-mêmes et n'auront plus de raison d'être », dira-t-il.