La Fondation Casbah a reçu, samedi dernier, le journaliste écrivain Abderrahmane Mekhelef. Il a présenté et dédicacé son dernier roman « Un brin de menthe à l'oreille », une saga de la Casbah. Tous les Casbadjis amoureux éternels de l'antique citadelle sont venus en grand nombre accueillir ce livre et suivre le débat sur le sort réservé à ce joyau en déperdition. M. Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah affirmera que ce livre est une histoire et un riche programme ; une véritable saga dans le vieil Alger plus exactement dans les dédales de la Casbah de Momo, de Hadj M'Rizk, d'El-Anka, de Laadi Flissi et tant d'autres patriotes qui ont fait don de leur vie pour que l'Algérie soit libre. Abderahamne Mekhelef, avec l'œil du journaliste chevronné, soulignera le président de la Fondation Casbah , « nous promène, tantôt en prenant notre main et tantôt en nous prenant sur l'épaule dans les méandres de la Casbah ». Et pour cause, « la Casbah recèle tant de magie, de légendes, d'épopées et de destins extraordinaires, qu'il y a du pain sur la planche pour tous ceux qu'intéresse cette merveilleuse cité » est écrit dans le préambule. La période choisie par l'auteur se situe entre 1942, l'année du débarquement américain jusqu'au déclenchement de notre lutte de libération nationale (1954). Pour beaucoup de Casbadjis présents à la séance de dédicace, certains ont replongé dans leur enfance, la vie intime des Casbadjis, des douerate avec leurs codes et traditions. L'une d'elle a souligné l'auteur, porter un brin de menthe à l'oreille signifie qu'il y a des jeunes filles à marier ou bien encore toussoter pour faire savoir que les femmes qui discutent devant la porte d'entrée ou dans le patio doivent rentrer. A l'époque et jusqu'à ces dernières années, il était de tradition qu'à part la gent masculine de la famille, les femmes ne voyaient pas d'autres hommes. Question de « Horma et de Hadjba ». Les 53 chapitres relatent avec fidélité et précision presque jour pour jour tous les faits vécus dans la Casbah, les films projetaient dans les salles de cinéma, les grands événements historiques à l'échelle planétaire rapportés par la presse écrite et parlée, transmis par le bouche à oreille ou encore vécus par des amis ou des voisins comme les rencontres sportives et notamment le cyclisme et la boxe. Rien n'est laissé au hasard pour que le lecteur ait une vue d'ensemble sur cette période de 12 ans (1942-1954) choisie sciemment par l'auteur. Pour Abderahmane Mekhelef, natif de la Casbah, il fallait à tout prix retracer l'histoire de cette cité et laisser pour les générations montantes un témoignage sur cette période où « El-Djazair était redoutée par toutes les marines du monde et en même temps respectée, puisque cette ville de la Méditerranée avait des représentants consulaires dans de nombreux pays » est rapporté par l'auteur. Les débats qui suivirent la vente dédicace ont porté sur la nécessité de ne pas laisser ce joyau architectural unique se dégrader plus qu'il ne l'est déjà pour voir la dernière douira tomber en lambeaux. Vivier de la Révolution, la Casbah a donné 147 martyrs sans compter ceux et celles qui sont morts ou disparus durant la révolution dans l'anonymat. Tous les Casbadjis présents à cette dédicace ont été unanimes à œuvrer à sa restauration et à sa sauvegarde. « C'est notre identité, notre passé, notre jeunesse et... notre vie », soulignera Belkacem Babaci. Un brin de menthe à l'oreille – Une saga de la Casbah- Editions APIC 427 pages Prix public : 800 dinars