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L'heure était au recueillement
Commémoration des massacres du 8 mai 1945
Publié dans Horizons le 09 - 05 - 2014

A l'université de Guelma, les participants au 12e colloque international sur les massacres du 8 mai 1945 ont mis l'accent, jeudi dernier, sur la nécessité de « continuer à rechercher sans relâche toute la vérité sur les crimes commis ». L'historien Gilles Manceron a souligné que l'opinion publique française a « évolué » au sujet de ce qui se rapporte « aux évènements du 8 mai 1945 ». Dans sa conférence, il a mis l'accent sur les efforts déployés par les historiens qui ont fait connaître ces crimes. L'historien a évoqué l'impact du film « L'autre 8 mai 1945 » de Yasmina Adda, dans les milieux français. « Ce documentaire a mis fin aux mensonges des colonialistes qui prétendaient qu'il ne s'agissait que de « troubles ». En 1995, les crimes du 8 mai 1945 furent « officiellement reconnus après 30 ans de mensonges par l'Etat français », a-t-il rappelé. Le colloque a donné lieu à un hommage au regretté Saci Benhamla, militant nationaliste et témoin des massacres, membre fondateur de la Fondation 8-Mai 1945. L'historien Mohamed El Korso a tenu à rendre hommage à Me Jacques Vergès, présent dans plusieurs éditions. Dans l'après-midi, à Guelma, une marche, analogue à celle qui avait ébranlé l'administration coloniale au point de la conduire à commettre les pires exactions sur des innocents algériens, a été organisée sur le même itinéraire. A Sétif, des milliers de citoyens ont participé, jeudi dernier, à la marche de la fidélité, en hommage aux victimes des massacres. Au cœur de cette marche de la fidélité, rééditée chaque année pour combattre l'oubli, des banderoles, rendant hommage aux dizaines de milliers d'Algériens tombés ce jour-là étaient brandies, ainsi que des photographies de certains martyrs dont Bouzid Saâl, le premier manifestant tombé sous les balles. La marche s'est ébranlée devant la mosquée Aboudhar-El-Ghifari jusqu'à l'avenue 8-Mai 1945, au centre de laquelle une stèle est érigée à la mémoire du chahid Bouzid Saâl. Un monument au pied duquel une gerbe de fleurs a été déposé par les autorités locales qui se sont ensuite recueillies à la mémoire des chouhada.
La vraie nature du colonialisme
A Oran, une journée d'étude a été organisée, jeudi dernier, au Centre d'études maghrébines (Cema). Dans son intervention, le socio-historien Hassan Remaoun a déclaré que « le choc colonial en Algérie a été beaucoup plus profond que partout ailleurs. La société traditionnelle algérienne a été complètement déstructurée par le choc, le heurt colonial », a-t-il indiqué, en rappelant que la colonisation française a été marquée dès son avènement par « la destruction des modèles d'organisation du pays ». Le choc colonial s'est caractérisé notamment par « la destruction de la société communautaire, tribale et villageoise avec sa base agraire, ses fondements économiques et sociaux et ses modèles d'organisation », a-t-il observé. L'ordre colonial a mené, selon le chercheur, une entreprise de destruction des valeurs sociales algériennes, « y compris celle de l'expression de type idéologique qui se véhiculait à travers le réseau des confréries religieuses sillonnant le pays à l'époque ». « Il y a eu une déstructuration des valeurs menée par l'ordre colonial en vue d'instaurer un nouvel ordre bourgeois, usant pour y parvenir, de toutes les formes de violence, physique et symbolique », a expliqué Remaoun. Il a fait remarquer, dans ce sens, qu'« aucune révolution industrielle n'a eu lieu pour justifier ce processus d'expropriation, ce qui a amené les forces coloniales à cantonner les populations algériennes sur place en leur interdisant de quitter leurs villages ». Cette situation d'enfermement, a-t-il ajouté, a été imposée au peuple algérien plusieurs années durant, avant la promulgation des « permis de voyage » (1913) au travers du Code de l'indigénat qui, lui, n'avait d'autre dessein que celui de servir de « véritable instrument de contrôle de la population ».
Page honteuse
En France, les massacres du 8 mai 1945 ont fait également l'objet d'une conférence-débat intitulée « L'Algérie, une histoire et des hommes », a été organisée à l'initiative de l'association Ensemble pour l'avenir à Vitry-sur-Seine. L'universitaire Abdelkader-Benarab, l'historien Youssef Girard, et le chercheur Boualem Berdjeb en ont relevé l'ampleur. Rafraîchissant la mémoire du public venu nombreux, Abdelkader Benarab dira que cette manifestation a vite mal tourné, se soldant par une sanglante tragédie, à laquelle a participé l'armée française, la légion étrangère et les milices des colons qui tiraient sans ménagement sur la foule. Le bilan humain de cette répression de plusieurs semaines dans le Constantinois est lourd. On estime à 45.000 le nombre de morts. « Le nombre de victimes de cette page honteuse de l'histoire coloniale est encore l'objet de débats entre historiens », a-t-il souligné. Et d'ajouter : « les morts étaient bons pour la fosse commune et un bon nombre de corps ont disparu dans un four à chaux de Héliopolis (Guelma). De multiples témoignages en attestent et des charniers entiers ont été découverts. » Il est revenu sur l'ouvrage de Benali Boukort, « Le souffle du Dahra-la résistance algérienne de 1924 à 1962 », publié à titre posthume par sa fille, où il fait le récit du combat qu'il engagea au sein du mouvement national contre l'occupation et la répression coloniales.
Justice expéditive
Ces détenus, a dit l'historien, « mouraient à petit feu dans les cellules attendant, pendant des années, leur procès ». « C'était par charrettes entières que les Algériens étaient traînés devant les tribunaux militaires, où ils n'avaient pour leur défense que des avocats désignés d'office ». Le chercheur Berdjeb a révélé qu'il rencontre des difficultés auprès des préfectures pour accéder aux archives. « Nous devons nous mettre au service de nos enfants, pour leur permettre de connaître la réalité, dévoiler des pans entiers de l'histoire du mouvement national, longtemps écrasé par le collimateur de la répression », a-t-il dit.


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