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Les massacres du 8 mai 1945 : Une des pages les plus sanglantes de la répression coloniale
Publié dans Algérie Presse Service le 09 - 05 - 2014

Le 8 mai 1945, les populations de Sétif, Guelma, et Kherrarta manifestent pour revendiquer leur droit à l'indépendance. De ces rassemblements, s'ensuivra une des répressions les sanglantes de l'histoire coloniale française en Algérie.
Pour commémorer cette page sinistre de l'occupation coloniale, des historiens, chercheurs et militants se sont exprimés jeudi soir, lors d'une conférence-débat, intitulée "L'Algérie, une histoire et des hommes ", organisée à l'initiative de l'association Ensemble pour l'avenir, à Vitry-sur-Seine (département du Val-de Marne) pour revenir sur les massacres les plus cruels de l'histoire de la France coloniale.
Dans un retour sur les faits qui ont ensanglanté cette journée tragique, l'universitaire Abdelkader Benarab, l'historien Youssef Girard, et le chercheur Boualem Berdjeb, ont relevé l'ampleur des massacres organisés par la France coloniale et destinés à donner un coup d'arrêt à l'essor du mouvement national algérien, précurseur de la guerre de libération nationale.
L'universitaire Abdelkader Benarab, auteur de l'ouvrage " La bataille de Sétif ", a fait valoir que les Algériens, dont 60 000 avaient combattu sur le front contre l'Allemagne nazie et 12 000 étaient morts pour la France, espéraient que la fin du deuxième conflit mondial allait signifier pour eux le recouvrement de leurs droits à l'indépendance de leur pays l'Algérie.
Saisissant l'opportunité des manifestations décidées ce jour-là par la France pour fêter l'armistice, les Algériens, a-t-il dit, sont également sortis dans la rue pour exprimer leur rejet du colonialisme, un manifestant brandissant l'emblème national est vite ciblé par un tir d'un inspecteur de la police coloniale, mobilisée en force pour réprimer les Algériens. Rafraichissant la mémoire du public venu nombreux à cette rencontre, il dira que cette manifestation a vite mal tourné, se soldant par une sanglante tragédie, à laquelle a participé l'armée française, la Légion Etrangère, et des milices de colons qui tiraient sans ménagement sur la foule.
--Lourd bilan d'une répression qui déborda sur plusieurs semaines--
Le bilan humain est lourd dans cette répression qui déborda sur plusieurs semaines dans le Constantinois. On estime à 45 000 le nombre de morts. Des massacres qui furent baptisés par euphémisme " évènements " selon la terminologie des autorités coloniales et qui durèrent plus d'un mois.
" Encore à ce jour, dira l'universitaire, le nombre de victimes de cette page honteuse de l'histoire coloniale française, est encore l'objet de débats entre historiens" .
Venant à la rescousse la Marine française, a-t-il ajouté a bombardé les cotes et gorges de Kherrata, poussant les manifestants à se réfugier dans les montagnes où ils seront bombardés par l'armée de l'air. La répression fait rage et la "chasse aux arabes", se poursuivait sans relâche.
"Les morts étaient bons pour la fosse commune et un bon nombre de corps ont disparu dans un four à chaux de Héliopolis, près de Guelma. De multiples témoignages en attestent et des charniers entiers ont été découverts par la suite", a souligné cet universitaire.
Il est enfin revenu sur l'ouvrage du combattant nationaliste Benali Boukortt qui à travers son livre-témoignage "Le souffle du Dahra- la résistance algérienne de 1924 à 1962 " publié à titre posthume par sa fille Lila, et où il fait le récit du combat qu'il engagea au sein du mouvement national algérien contre l'occupation et la répression coloniales.
L'historien, Youssef Girard, se fondant sur le témoignage de ce combattant de la cause nationale, dira de son côté que ceux qui ont échappé aux génocides, emplissaient les prisons qui regorgeaient de détenus et l'administration coloniale ne cessaient de créer des camps de concentration.
Les tribunaux militaires, a-t-il ajouté, étaient seuls habilités à juger les procès concernant les "évènements" du 8 mai 1945 et même ceux des détenus politiques, d'avant les massacres de cette journée.
--Des détenus qui s'épuisaient à petit feu dans les cellules--
Ces détenus, a dit l'historien, " s'épuisaient à petit feu dans les cellules, sans literie, sans lumière et dans l'humidité, attendant pendant des années leurs procès", soulignant que "c'était par charrette que les Algériens étaient trainés devant les tribunaux militaires, où ils n'avaient pour leur défense que des avocats désignés d'office, et n'avaient pas le droit d'être défendus par des avocats de leur choix".
" L'ordre des avocats d'Alger avait reçu l'ordre sous la pression de l'administration coloniale d'interdire aux avocats d'assurer la défense de tous les détenus", a ajouté l'historien, rappelant que des dizaines de condamnations à mort, et des centaines de condamnations aux travaux forcés ont été prononcées.
Le chercheur Boualem Berdjeb, a révélé pour sa part qu'il rencontre de réelles difficultés auprès des préfectures pour accéder aux archives sur cette répression sanglante.
"Nous devons nous mettre au service de nos enfants, pour leur permettre de connaitre la réalité de ce qui s'est passé, de dévoiler des pans entier de l'histoire du mouvement national algérien, longtemps écrasé par le collimateur de la répression coloniale ", a-t-il dit.
Intervenant dans le débat, Guy Laberti, maireûadjoint de la mairie communiste de Vitry-sur-Seine a estimé que ce genre de débats " devrait se
multiplier, même si cela n'est pas suffisant pour renverser la vapeur ", ajoutant ,qu' " il faut qu'on continue à le faire, quitte à ce qu'on reconnaisse que des faits se sont produits, même cinquante ou soixante ans plus tard ".
"Ce seront toujours des graines qui ont été semées et qui un jour, donneront des résultats", a-t-il poursuivi, relevant que le 8 mai 1945 " est certes la fête de la libération pour la France mais parmi ceux qui ont participé à cette libération, nombreux sont ceux qui ont été réprimés comme dans le Constantinois".
Et d'ajouter, " Ce sont là les deux faces d'une même médaille".


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