Le CHU de Bejaïa, en collaboration avec la faculté de médecine de l'université Abderrahmane-Mira de Bejaïa, et en partenariat avec le CHU de Saint-Etienne, ont récemment organisé le Premier entretien médico-chirurgical Bejaïa-Saint-Etienne qui a duré quatre jours. Les partenaires stéphanois ont exprimé leur adhésion à ce projet de mise en place d'une spécialité gériatrique, qui pourrait se présenter sous la forme d'une formation de deux ans avec un stage de fin de formation au centre de gériatrie de Saint-Etienne. Si les différents praticiens du CHU de Saint- Etienne se sont déclarés unanimement satisfaits de leur séjour dans la capitale des Hammadites, relevant le dynamisme et la détermination des équipes médicales locales, ils ont, toutefois, chacun dans son domaine, relevé les manques qui caractérisent le fonctionnement des structures hospitalières du CHU de Bejaïa. Au niveau du service psychiatrique, Mme Assoul a ainsi relevé le manque de lits pour les patients et s'est dite carrément choquée de constater l'usage de cellules d'isolement qui n'existent plus nulle part ailleurs. « Ce qui n'est pas digne d'un pays comme l'Algérie. Ce n'est pas acceptable », tranche-t-elle, estimant nécessaire de mettre en place un service d'urgence psychiatrique. Elle a également été critique vis-à-vis des psychologues dans la prise en charge des personnes ayant tenté de se suicider, indiquant qu'il n'est pas normal de ne pas suivre certains sous prétexte qu'ils ont commis un nombre « insuffisant » de tentatives. En matière de chirurgie maxillo-faciale, le Pr Seguin considère que le service n'a pas le niveau d'un établissement européen en matière d'équipements et de locaux aux standards. « C'est regrettable, dit-il, d'autant que le CHU de Bejaïa a les moyens financiers », estimant qu'il faut passer de la formule du moins-disant à celle du mieux-disant pour acquérir des équipements de qualité, même si cela s'avère un peu plus cher. La chirurgie orthopédique, la télémédecine, la formation paramédicale et l'hygiène hospitalière, la mobilité universitaire, la gestion hospitalière ont également été des volets abordés pour améliorer la qualité des actes médicaux ou le fonctionnement des structures médicales. Le doyen de la faculté de médecine de Bejaïa s'est montré, pour sa part, sensible aux souhaits des praticiens algériens et a déclaré qu'il adhérait aux propositions de détacher la maxillo-faciale, la gériatrie ou l'oncologie des autres cursus pour en faire des spécialités à part, souhaitant, par ailleurs, une coopération pour la formation sur le simulateur de scénarisation qui n'est pas exploité à bon escient. Il a également mis l'accent sur la recherche scientifique comme volet à prendre en charge dans le partenariat futur avec Saint-Etienne, une coopération que la délégation stéphanoise souhaite inscrite dans la durée.