Au menu : l'évaluation de la coopération bilatérale dans tous les domaines. Les deux parties ont mis à profit cette rencontre à huis clos pour parapher le protocole à l'accord d'association sur la participation de l'Algérie aux programmes de l'UE relatifs à la recherche/développement ouverts aux pays partenaires de la politique européenne de voisinage (PEV). « Nous avons des atouts comparatifs importants par rapport à d'autres partenaires de l'UE et nous entendons être traités en conséquence », déclare le chef de la diplomatie algérienne. Le tableau de la réunion est planté. L'Algérie a insisté sur ses atouts. En tant que pays central dans le Maghreb d'abord, en tant que pays disposant d'importantes ressources économiques ensuite et en tant que pays qui a un poids politique et sécuritaire dans son environnement et qui a largement contribué à la stabilité et la sécurité énergétique de l'Europe. L'Algérie, qui a noté « avec satisfaction l'approfondissement du dialogue et de la concertation avec l'UE sur les questions d'actualité d'intérêt commun à promouvoir dans le cadre du sous-comité (dialogue politique, sécurité et droits de l'homme) et dans d'autres fora », estime que cette « session atteste, une nouvelle fois, de la volonté des deux parties de renforcer davantage leurs relations de coopération et de partenariat et de leur engagement irréversible en faveur d'un plus grand rapprochement et d'une prise en charge solidaire de leurs attentes et intérêts ». Pour exemples, elle cite les compromis auxquels ont abouti les deux partenaires sur la révision du démantèlement tarifaire et l'extension provisoire des préférences tarifaires à la Croatie, préférences présentées comme « l'expression d'une approche claire qui se veut à la fois objective et solidaire ». Quant à la mise en œuvre des différentes dispositions de l'accord d'association, notre pays estime que celle-ci « devra prendre en compte les besoins et les intérêts des deux parties ». Ainsi, l'Algérie estime nécessaire un appui à la diversification de son économie et l'ouverture du marché de l'UE à ses produits. La délégation algérienne demande à l'UE d'appuyer sa demande d'accession à l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Un accord bilatéral avec l'UE, dit-elle, « devrait considérablement faciliter l'adhésion de l'Algérie à cette organisation ». Dans le même ordre d'idées, les Algériens se sont félicités du plan d'action de la politique européenne de voisinage (PEV), un instrument de coopération qui pourrait être au service d'un partenariat gagnant-gagnant. Et dans les domaines où l'Algérie cherche à consolider ses capacités et valoriser ses avantages et pour les réformes politiques et économiques qu'elle poursuit « de manière sereine ». Droits de l'homme, place de choix dans la future Constitution Ramtane Lamamra, qui a évoqué, avec son homologue européen, la situation intérieure en Europe à la veille des élections parlementaires, le racisme, la xénophobie, l'islamophobie, a mis l'accent sur la nécessité de « respecter la dignité des citoyens algériens mais aussi des Européens d'origine algérienne, dénoncé les discours de certains candidats aux élections parlementaires européennes et demandé la facilitation du déplacement des Algériens dans les Etats membres de l'UE ». La réélection de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme pour la période 2014-2016, est « l'illustration parfaite de son engagement total et irréversible en faveur de la promotion des droits humains », a souligné l'Algérie dans sa déclaration, ajoutant que la prochaine révision constitutionnelle « devra ancrer davantage cette volonté des autorités de faire de la question de la promotion des droits de l'homme, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux, une préoccupation majeure et permanente ». La question des personnes disparues au cours de la tragédie nationale n'a pas été omise. Elle a été citée « en dépit de sa complexité et des souffrances qu'elle continue de provoquer ». L'Etat algérien « continuera d'œuvrer inlassablement, dans le cadre de la loi, et par tous les moyens possibles, en vue de régler de manière définitive ce problème et n'acceptera, en aucune manière, que cette question, profondément humaine, fasse l'objet d'une quelconque manipulation ou instrumentalisation politiques ». D'autant que l'Algérie, qui est plus que jamais convaincue que le terrorisme ne peut être combattu efficacement qu'à travers une prise en charge solidaire de ce fléau par la communauté internationale, n'a pas eu de cesse de plaider en faveur de l'adoption d'une convention internationale sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, considérant que la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes est un moyen efficace de lutte contre cette menace mondiale. Elle souhaite que l'UE apporte son appui aux efforts de l'Algérie dans ce domaine. L'UE invitée à soutenir l'ONU au Sahara occidentalbr/ L'Algérie invite les membres de l'UE à « user de leur influence pour soutenir les efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement juste et définitif du conflit au Sahara occidental fondé sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Dans sa déclaration, elle a renouvelé son appui à la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross. S'agissant du Mali, elle s'est félicitée du « rétablissement progressif de la paix et de la sécurité ». Elle demeure persuadée qu'une solution durable à cette crise passe nécessairement par le dialogue national inclusif. A ce titre, elle affiche son engagement à « apporter son aide pour le règlement de la question du nord du Mali dans le cadre du dialogue et de la concertation confortant l'unité et l'intégrité territoriale de ce pays voisin ». Pour ce qui est de la région sahélo-saharienne, fragilisée au cours des dernières années par la conjonction de plusieurs phénomènes tels que le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue, « l'Algérie a toujours été à la pointe de la coopération régionale, multipliant les initiatives destinées à assurer le traitement de ce problème par les pays de la région dans un cadre solidaire ». Dans ce sens, elle a « la ferme intention de développer davantage cette approche et de l'élargir à d'autres pays faisant partie de cet espace ». Appui aux efforts de Brahimi Evoquant « l'impasse » dans laquelle se trouve, une nouvelle fois, le processus de paix israélo-palestinien, l'Algérie l'attribue à « l'attitude israélienne hostile à toute initiative visant la relance de ce processus sur des bases sérieuses en vue d'un règlement juste et définitif de ce conflit ». Saluant de l'obtention par l'autorité palestinienne du statut d'Etat non membre à l'ONU, la délégation algérienne déclare qu'elle « appuiera pleinement la démarche palestinienne visant à adhérer aux instruments et autres organisations internationaux en vertu de son nouveau statut ». Quant au conflit syrien, l'Algérie, qui a toujours prôné le dialogue entre les parties syriennes, en dehors de toute intervention militaire étrangère, estime que « les efforts de médiation de Lakhdar Brahimi doivent se poursuivre et bénéficier de l'appui des protagonistes et des parties influentes, dont l'UE ».