Le spectre de la hausse des prix et de la rareté des denrées alimentaires à l'approche du mois de Ramadan refait surface. Pour parer à cette situation devenue récurrente, le président de l'association des mandataires des marchés de gros de la wilaya d'Alger, Mohamed Medjber, a déclaré, hier, lors d'une conférence-débat au siège de l' UGCAA, qu'« en raison de la libéralisation des prix, il est indispensable de déterminer la marge bénéficiaire par le biais de coefficients, répertoriés sur la facture où doivent être mentionnés les prix de gros et de détail ». « La disposition existait et permettait de fixer les prix et de les maintenir », a-t-il expliqué. L'autre solution, selon Medjber, pour faire face à la perturbation qui survient à l'approche du mois sacré, est la protection de la production nationale des produits agricoles et des viandes. L'intervenant a évoqué, également, le rôle des chambres froides dans l'approvisionnement des marchés et le stockage du surplus de la production. « Elles sont aujourd'hui saturées par le stockage de la pomme de terre et de l'oignon mais nous sommes dans l'obligation de vider ces espaces afin de stocker la pomme et la poire. Or, les importateurs ont déjà rempli les chambres froides en ces deux produits », a-t-il déploré. Encourager le produit national Selon Medjber, l'augmentation des prix des légumes durant le Ramadan n'a pas sa raison d'être, vu la disponibilité de ces produits. « Nous sommes en phase de recevoir la production des wilayas des Haut-Plateaux, en plus de celles de Damous, Boumerdès, Hadjout, Mouzaïa, Mostaganem, Aïn Defla, Sétif, Skikda et El Eulma. Chez le détaillant, actuellement, la courgette est à 60 DA, la tomate à 50 DA, la betterave à 35 DA », dira-t-il. Selon l'intervenant, « la forte demande juste avant le début du jeûne et le fait que certains aliments ne soient pas très prisés par les consommateurs favorisent la hausse des prix ». « A la veille du Ramadan, nous assistons à une déferlante de pseudo-marchands de fruits et légumes. Tout le monde se reconvertit en vendeur », a-t-il reconnu. Abondant dans le même sens, Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, a appelé à encourager la production nationale, notamment la filière des viandes rouges et blanches pour éviter le recours à l'importation. « Les éleveurs pour faire fasse aux conséquences de ces importations, à savoir la baisse des prix, gardent leur cheptel pour l'Aïd El Adha », dira- t-il. « Il est primordial d'augmenter la production locale des viandes qui n'excède pas aujourd'hui les 600.000 tonnes par an. » Pour ce qui est des denrées alimentaires, « hormis le blé concassé (frik) qui a connu une augmentation de 40 DA le kilogramme, les prix des autres denrées connaissent une stabilité », a tenu à préciser Ali Boudjelti, responsable des détaillants en alimentation générale dans la région de Zéralda. Il expliquera que « la vente du lait connaît des perturbations faute de distributeurs et non par manque de production ». Au terme de cette rencontre, Boulenouar a tenu à saluer la décision du précédent ministre du Commerce, Mustapha Benbada, à savoir la séparation des sociétés importatrices de celles d'exportation. Sur les 35.000 sociétés d'import-export existantes, 90 % exportent avec des avantages accordés aux deux activités.