L'Union nationale des paysans algériens (UNPA) a réuni, hier, en son siège, son conseil national en vue d'étudier la copie de l'avant-projet de révision de la Constitution. A cette occasion, les membres du conseil ont émis des propositions. De prime abord, le secrétaire général de l'organisation, Mohamed Alioui, insiste sur l'inscription de deux aspects qu'il juge « très importants » dans la prochaine loi fondamentale. Il s'agit de la préservation des terres à vocation agricole. « Il est impératif de mettre un terme au détournement des terres agricoles pour construire des logements. Nous devons sauvegarder les concessions agricoles et travailler pour réaliser l'objectif d'atteindre un million d'hectares irrigués dans les cinq années à venir », soutient-il. La Constitution devra également, selon lui, « comporter des mesures à même de protéger l'économie nationale à travers le développement de la production nationale et la limitation des importations ». Pour ce faire, l'UNPA exhorte les pouvoirs publics à « mettre en place des moyens de contrôle et de suivi, d'assurer la transparence dans la gestion des biens publics et d'instaurer un vrai cadre de dialogue et de concertation avec les acteurs intervenant dans le secteur ». Pour Alioui, les paysans ne demandent pas de participer aux réunions tripartites ou bipartites mais d'installer le Haut-Conseil de l'agriculture. Le SG de l'UNPA déplore le fait que ce dernier ne soit pas encore opérationnel après que le texte portant sa création a été adopté par le Parlement. « Qu'est-ce qui bloque la promulgation des décrets d'application ? », s'est interrogé Alioui, soulignant qu'il faudrait revoir la gestion des subventions et aides de l'Etat de manière à faire bénéficier, en premier lieu, le fellah, « principal producteur ». Dans ce cadre, l'UNPA lance un appel au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'ouverture des marchés de gros durant le ramadan afin de permettre aux agriculteurs d'écouler, eux-mêmes, leur production. « C'est une mesure exceptionnelle qui permettra de réduire les intermédiaires, et, par conséquent, la spéculation », estime son SG. Sur le plan politique, l'UNPA préconise de limiter à deux les mandats présidentiels et de mentionner comme condition sine qua non que le candidat ait la nationalité algérienne d'origine et non pas acquise. L'UNPA se dit contre le nomadisme politique et appelle à la dissolution des partis politiques qui n'ont pas une représentation dans au moins 25 wilayas.