« Isefra est une continuité de ce que j'ai entrepris depuis le début de ma carrière », a indiqué l'artiste devant un parterre de journalistes et d'artistes, dont Takfarinas. « Je suis toujours fidèle à mes engagements. Je ne sais pas faire autrement », a-t-il ajouté. Interrogé sur la distribution de ce nouveau-né, Aït-Menguellet s'est dit satisfait du travail effectué par les éditions Izem Productions. Contrairement aux albums précédents, « Isefra » ne va pas sortir en France à cause de la crise qui secoue les maisons d'édition et des préjudices financiers causés par le phénomène de piratage. Quatre ans après la sortie de « Tawriqt Tacebhant » (feuille blanche), en 2010, le chanteur revient avec ce nouveau produit et dit à propos de ces années de silence que ses chansons sont « intemporelles ». « L'artiste ne doit pas attendre la survenue des événements pour composer. Certes, les événements me concernent de près et de loin, mais la chanson, c'est autre chose », a-t-il souligné. « L'inspiration et la production sont deux choses qui ne sont pas liées au temps », dira, avec modestie, le poète, qui avouera que l'écriture d'un texte n'est pas chez lui un acte mécanique et instantané, tout en disant s'astreindre à l'effort d'innovation thématique dans chacun de ses albums. « A chaque fois que je sors un nouvel album, j'essaie de faire quelque chose de différent et d'innover, il ne sert à rien d'être répétitif et de ressasser toujours les mêmes choses. » L'instrumentation musicale nouvellement adoptée, qui est le fruit de sa collaboration avec son fils, dont il loue les talents d'arrangeur, répond au même souci d'innovation. Dans cet album, l'artiste rend hommage à la femme. Que représente pour lui cet être angélique ? « La femme joue un rôle essentiel dans la vie de chacun de nous. Elle est la maman, la sœur, la femme et la fille. Je pense qu'elle mérite mieux », a-t-il souligné. A une question sur l'évolution de la chanson kabyle, l'artiste a indiqué qu'elle a été « très puissante au temps de la censure. Elle a permis à notre langue de survivre ». Et de se montrer rassurant : « La chanson kabyle se porte bien et se portera encore mieux dans le futur. » Pour promouvoir la chanson algérienne, Lounis exhorte les autorités culturelles du pays à être « justes » avec les artistes. Ce nouvel album 2014 comprend huit chansons, Isefra : Tamettut, Ageffour, Aâwaz, Ruh Azzman, Walagh, Isefra Nniden et Ddin Amcum. Pour faire leur promotion, Lounis animera, avec l'Etablissement arts et culture, un spectacle les 13 et 14 juin prochain à la salle Ibn-Kheldoun et sera en tournée à travers l' Algérie pendant le mois de Ramadan.