Le chanteur, po�te Lounis A�t Menguellet a saisi l�opportunit� du concert donn� la veille � la Maison de la culture de Tizi- Ouzou pour rencontrer la presse dans la salle du petit th��tre de la m�me institution, dans l�apr�s-midi de dimanche dernier. Une rencontre o� il �t� beaucoup question de la sortie de son dernier album, des th�mes qui y sont abord�s, de son parcours, de ses engagements, mais aussi de sa rencontre avec la star alg�rienne du ra�, Cheb Khaled. La feuille blanche ou la douloureuse naissance du po�me �Tawriqt tacebhant�, th�me central de son dernier opus, est un texte qui traite de l�angoisse de la feuille blanche, symbole �arch�typal� de la douloureuse naissance du po�me. Un sujet r�current et connu dans l�histoire litt�raire et sans cesse d�battu par les auteurs et les sp�cialistes, et o� il est question de la figure classique du po�te (et de tout artiste cr�ateur) en situation d��criture et de cr�ation, que le conf�rencier dit avoir abord� � sa fa�on. �L�angoisse de la feuille blanche est une situation que vivent tous les gens qui �crivent. C�est un th�me que j�ai envie de traiter � ma fa�on. Je ne pense pas avoir fait quelque chose d�original, mais c��tait quand m�me int�ressant pour moi de l�aborder�, dira avec une pointe de modestie le po�te, qui avouera que l��criture d�un texte n�est pas chez lui un acte m�canique et instantan�, tout en disant s�astreindre � l�effort d�innovation th�matique dans chacun de ses albums. �A chaque fois que je sors un nouvel album, j�essaie de faire quelque chose de diff�rent et d�innover ; il ne sert � rien d��tre r�p�titif et de ressasser toujours la m�me chose�. L�instrumentation musicale nouvellement adopt�e et qui est le fruit de la collaboration avec son fils, dont il loue les talents d�arrangeur, r�pond au m�me souci d�innovation : �J�ai envie de m�adapter et de me mettre dans l�air du temps. Les nouveaux arrangements apportent un plus et ne nuisent nullement � la qualit� de mon travail.� Universalit� et r�alit� sociale : pas de fronti�res Chanter la violence du monde, l�angoisse du po�te face � la feuille blanche, la qu�te du bonheur et la fuite du temps abord�es dans �Serreh i waman� (laisse l�eau suivre son cours), po�me qui renvoie beaucoup au discours du Carpe diem (saisir le temps), ode c�l�br�e par Horace, po�te italien de l��poque latine tr�s impr�gn� par la morale �picurienne et sto�cienne, sont des sujets abord�s dans cet album. Ces th�mes, universels par excellence, ne sont-ils pas une mani�re pour le po�te de s��lever au-dessus des contingences, de se distancer des r�alit�s sociales et des probl�mes que nous vivons ? A cette question du Soir d�Alg�rie, le po�te-chanteur A�t Menguellet aura cette r�ponse : �J�ai toujours essay� d�aborder des th�mes universels, il n� y a pas de fronti�res entre ces derniers, la r�alit� et les probl�mes que nous vivons.� A�t Menguellet ne semble pas perdre de vue le mal de vivre et le sentiment de lassitude que traverse la soci�t�. �On est quand m�me interpell� par l�atmosph�re g�n�rale dans laquelle baigne la soci�t�, qui tend � se crisper de plus en plus. Pour moi, inviter au bonheur comme je l�ai fait dans une chanson est une mani�re d�appeler les gens � se ressaisir et au d�passement de certaines situations.�