Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut-Conseil pour l'unicité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) ont mis l'armée malienne en déroute. Ils ont pris, selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, le contrôle des deux villes, Kidal et Menaka. « Des mouvements du MNLA et des autres groupes armés ont également été rapportés à Anderamboukane, Ménaka, Aguelhoc, Tessalit, Anefis », ajoute le fonctionnaire onusien. Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre malien de la Défense, dément. Il affirme que les positions de ses troupes sont intactes à Tessalit, Aguelhoc, Gao ou Tombouctou. Hervé Ladsous, le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, exige un cessez-le-feu. « Il faut revenir très vite à la situation antérieure » à la reprise des combats le 17 mai, dit-il. Le gouvernement, qui reconnaît qu'avant le 17 mai, il n'avait à Kidal, « toutes forces confondues », que 250 hommes, demande lui aussi un cessez-le-feu. Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, qui semble avoir saisi le « poids » de cette défaite (40 soldats morts, 70 autres faits prisonniers depuis samedi) sur le moral de ses troupes et le climat politique, demande un « cessez-le-feu immédiat » et réitère sa disponibilité au dialogue. Face à la crainte d'une reprise des combats, la communauté internationale invite toutes les parties du conflit à une reprise des discussions. Alger appelle, à ce propos, à l'apaisement et à la retenue et exhorte « tous les acteurs à éviter tout acte de nature à alimenter l'escalade de la tension et de la violence ». Paris, qui dispose de 1.600 soldats au Mali, a, pour sa part, jugé « essentiel que les hostilités cessent et que des pourparlers démarrent ». Mohamed Ould Abdel Aziz, le président en exercice de l'Union africaine, a appelé, lui aussi, au dialogue. « Nous sommes aux côtés du Mali pour régler ce problème, mais il faut qu'on sache une chose : traiter ce problème, ramener la paix, ce n'est pas s'engager dans une guerre », dit-il dans une conférence de presse à Bamako. « Il faut privilégier le dialogue parce que, tôt ou tard, on aura besoin de discuter », soutient-il. Parti chercher un cessez-le-feu pour sauver le processus de paix, il a émis le vœu, hier, en se rendant à Kidal de rencontrer les représentants des trois groupes armés (MNLA, HCUA et MAA). « Nous sommes donc prêts à répondre favorablement à toutes ces propositions », déclare Moussa ag Attaher, le responsable de la communication du MNLA. A Bamako, on s'interroge : l'armée malienne est-elle prête pour les combats ? Certains s'interrogent sur la neutralité observée par les troupes françaises et onusiennes, pendant que les soldats maliens essuyaient des tirs nourris des forces coalisées du Nord. Soumaïla Cissé, le chef de l'Union pour la République et la démocratie, le principal parti d'opposition au Parlement, invite le Premier ministre, Moussa Mara, à déposer sa démission.