Le débat semble lancé sur la réforme du système éducatif. Il était temps. La ministre de l'Education, à en juger par ses premières déclarations, a donné le ton à une remise à plat de bien des aspects. Et à remuer certaines certitudes. Elle a considéré que la priorité pour le secteur est la refonte pédagogique. « Il faut que la pédagogie redevienne le cœur et le centre des réformes », avait-elle dit, le 11 mai dernier, en marge d'une réunion avec les directeurs de l'éducation. Il s'agit apparemment de recadrer les réformes qui ont été faites pour les centrer sur les conditions et les méthodes d'apprentissage qui doivent avoir pour seule finalité : la formation qualitative de l'élève. Il a été mis en avant, dans ce sens, l'idée de mise en cohérence et une orientation précise qui devraient aller « en direction de l'apprenant ». Les restructurations projetées, outre qu'elles seront le résultat d'une concertation avec les partenaires sociaux, les parents d'élèves et les experts, ambitionnent, selon les intentions exprimées, à assurer une formation rigoureuse et de qualité. Le diagnostic suggère, en effet, qu'une remise en cause profonde du système doit dérouler une approche rénovée des méthodes d'enseignement et des programmes. La piètre qualité des diplômes qui sanctionnent le cursus scolaire n'est pas une idée reçue. La masse des déperditions qui exposent des cohortes de jeunes aux vices de l'oisiveté est un autre argument massue qui milite pour des révisions. La réforme, version Benghebrit, s'impose comme objectif de mettre possible une formation de qualité. « Il ne faut pas perdre de vue l'essentiel dans le domaine de l'éducation qui est la formation de qualité. C'est le but escompté et je souhaiterai le faire avec tous les partenaires dont les associations des parents d'élèves », avait-elle déclaré. Mais la négociation, avait-elle prévenu, ne doit pas se faire au détriment de la qualité, suggérant qu'elle a des idées bien arrêtées sur ce qu'elle a l'intention d'entreprendre, avec l'aval, si possible, des partenaires cités. Car, il faut trouver « des solutions ensemble ». Et comme il n'y a pas de potion magique, ni de recette miracle, en ce domaine comme ailleurs, les organisations syndicales ont commencé à formuler des propositions sur des axes de réformes, saisissant l'invite au dialogue. La ministre a déjà évoqué, en sus de la refonte de la pédagogie, de la révision des programmes et le problème sous-jacent de leur surcharge, le système des examens à revoir. Les uns et les autres s'accordent sur la nécessité de procéder à une évaluation des réformes mises en œuvre il y a onze ans. Et dont les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Il ressort des déclarations des syndicats que la réflexion des programmes et leur volume doit aller de pair avec l'adaptation correspondant aux rythmes scolaires. Les parties au dialogue partagent aussi le constat que le système actuel doit changer dans le sens de mettre au cœur du dispositif la formation qui dotera l'élève d'un esprit critique et qui développera sa curiosité. Cette finalité suffit, en principe, à réfréner les réserves.