Un décret promulgué le 27 mai 1995 portant création du HCA (Haut-Commissariat à l'amazighité) avait été le point d'orgue de « la grève du cartable » qui avait paralysé, une année durant, les institutions éducatives en Kabylie. L'institution, dirigée durant des années par le défunt Idir Aït-Amrane, un vieux militant du mouvement national (1924-2004) a pris en charge des aspects relevant de l'enseignement de la langue amazighe introduite dans le système éducatif, assuré des missions de promotion d'une culture qui constitue un des fondements de l'identité nationale. Pourtant, l'anniversaire de la création du HCA a été toujours marqué par la discrétion, voire l'effacement. Son nouveau responsable Si-Hachemi Assad affiche une volonté de briser cette léthargie. Il a voulu marquer l'événement en organisant une modeste cérémonie à l'hôtel Essafir. L'occasion fut l'émission par Algérie Poste d'un timbre de 15 DA conçu par Mme Cherih Djazia. Il se décline en un immense Z en tifinagh. De nombreux représentants d'institutions officielles comme la présidence de la République, le Premier ministère, les ministères de la Culture, de la Poste et des TIC et celui de la Communication étaient présents. Une chorale venue du M'zab a égayé par ses chants l'assistance où l'on notait la présence de figures connues du mouvement associatif et des médias. Des spécimens personnalisés du nouveau timbre ont été remis, en guise de cadeaux, au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ainsi qu'à la ministre de la Culture, Nadia Labidi Cherabi, par le biais de leurs représentants respectifs. Dans son allocution, le secrétaire général du HCA a réitéré sa ferme volonté de poursuivre le travail de valorisation et de promotion de la culture amazighe. Il a évoqué « une nouvelle vision » et la tenue de rencontres dans les différentes wilayas au courant de l'année. Cette dernière s'achèvera avec l'organisation d'une résidence d'écriture à Taghit (Béchar). Il a annoncé également la tenue du 9 au 13 janvier 2015 de la 14e édition du film amazigh à Timimoun. La manifestions, qui a toujours été portée à bout de bras par le ministère de la Culture, retrouve ainsi son caractère itinérant. Tizi Ouzou, qui avait abrité, depuis quelques années, le festival, projette la tenue d'un panorama du cinéma amazigh et l'organisation d'une résidence sur l'écriture scénaristique. Pour sa part, Laïd Mahloul, directeur d'Algérie Poste, a mis en évidence l'apport de la philatélie dans la valorisation des dates historiques pour « qu'elles soient transmises aux générations montantes ». En marge de la cérémonie, des panneaux ont restitué le travail d'Algérie Poste en la matière. Une exposition permettait de retrouver les dizaines de timbres émis en hommage à l'Algérie, à ses hommes comme l'Emir Abdelkader, les rois amazigh de l'antiquité et cheïkh Bouamama. Une autre série restituait le riche patrimoine du pays. Le HCA a également une collection d'ouvrages et de revues divers, l'une des activités où il a le plus réussi. Visiblement, après une période de léthargie, cette institution, qui relève de la présidence de la République, se cherche un second souffle. Elle a déjà signé des accords de partenariat avec des universités, des institutions pour concrétiser ses projets, rajeuni son site. Serait-ce possible sans la nomination de femmes et d'hommes dans les organes de réflexion et de conception ?