Les travaux du Sommet extraordinaire de la Ligue arabe ont débuté hier après-midi à Syrte en Libye en présence des chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Au menu : la réforme de la Ligue arabe et la politique de voisinage. «Les pays arabes souhaitent avancer dans ces deux directions, mais, en même temps, nous avons noté la nécessité de faire des pas mesurés et bien assurés pour que les vrais problèmes soient convenablement pris en charge», affirmait avant le début des travaux le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, estimant qu'il est temps de «clarifier la politique d'harmonisation de l'action commune arabe de façon à la rendre plus cohérente et mieux adaptée aux enjeux extrêmement importants et qui dépassent largement la sphère arabo-musulmane». Les dirigeants qui ont «jeté des passerelles de coopération et de partenariat avec plusieurs pays en Asie et en Amérique Latine» en «tenant compte des vues des uns et des autres» ont examiné hier un document issu du sommet des cinq (Libye, Qatar, Yémen, Irak et Egypte en sus du Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa) tenu fin juin dernier à Tripoli (Libye). Ce sommet, tenu à la demande du sommet ordinaire arabe tenu en mars dernier dans la même ville libyenne, a adopté une série de recommandations pour promouvoir l'action arabe commune, dont l'approche relative au développement de la Ligue des Etats arabes. Deux avis marquent le débat sur cette question, l'un prône une refonte globale et accélérée de l'actuelle Ligue et d'une adoption d'une nouvelle charte. Le deuxième préconise un développement progressif et un ajournement de l'examen de l'établissement d'une Union jusqu'après l'exécution et l'évaluation des étapes du développement requis. Lors de ce sommet, la Haute commission présidentielle a adopté, quant à elle, plusieurs recommandations dont la tenue, annuellement, de deux sommets arabes (un sommet officiel et un autre consultatif) et l'organisation de sommets arabes qualitatifs consacrés à la recherche dans des domaines définis à l'instar du sommet socio-économique. Elle a également convenu de la création d'un Conseil des ministres de l'Economie et du Commerce et autres chargés d'autres départements ministériels, appelant à prendre les mesures nécessaires pour l'adoption du statut du Parlement arabe permanent. Parmi les autres recommandations, le sommet a chargé les ministres des Affaires étrangères et de la Justice de réexaminer le statut de la Cour arabe de justice, de revoir la composition du Conseil arabe de paix et de sécurité. Outre l'évolution de l'action commune, les dirigeants arabes devaient débattre de la proposition du secrétaire général de la Ligue sur la politique arabe de bon voisinage. Lors du dernier sommet ordinaire arabe, ils lui avaient demandé d'élaborer un document de travail sur les principes proposés pour une politique arabe de voisinage et le mécanisme adéquat à même de garantir le développement des relations et la coordination dans le cadre d'une Ligue arabe de voisinage.