Mohamed Saïd a indiqué, dans une conférence de presse, que son entrevue avec Ouyahia avait duré presque deux heures. L'occasion pour lui de fournir une « approche politique » sur cette question. Le leader du PLJ part du principe que « la donne actuelle et le discours adopté dernièrement par le pouvoir » confirment un changement d'approche et une prédisposition à tenir compte de la règle consensuelle pour dépasser la crise de la légitimité des institutions élues. Il estime que l'idéal serait « d'élargir au maximum le cercle des consultations en évitant l'esprit sélectif se basant sur les résultats des dernières élections législatives ». Le PLJ considère qu'il faudrait que la prochaine Constitution soit dotée de principes qui rendent certaines questions « intangibles » dont ce qui a trait aux institutions, à l'alternance au pouvoir, et aux règles de la concurrence politique. Selon lui, « il serait impossible de se contenter de solutions de replâtrage pour faire face aux conjonctures urgentes ». Le président du PLJ propose, à cet effet, que les résultats des consultations politiques sur le projet constitutionnel soient directement soumis à un référendum populaire en vue d'éviter ce qui s'est passé avec la commission dirigée par Abdelkader Bensalah. De plus, il suggère de donner le maximum de temps à ce chantier. Plus concrètement, le PLJ a proposé l'amendement de l'article 31 bis de la Constitution pour aller vers la parité entre les hommes et les femmes. S'agissant du volet organisation des pouvoirs, le parti a proposé d'introduire dans l'article 73 de la Constitution une nouvelle disposition visant à revoir à la baisse l'âge exigé au postulant à l'élection présidentielle en le fixant à 35 ans. Le PLJ est favorable au retour du poste de chef de gouvernement et la constitutionnalisation définitive de la question des mandats présidentiels. Selon lui, il faudrait ajouter à l'article 74 de la Constitution l'obligation de ne plus amender cet article à l'avenir. Au plan législatif, le parti estime que le chef de l'Etat a le droit de légiférer par ordonnances à condition que ces dernières soient approuvées par le Parlement. Le PLJ plaide pour un « système parlementaire modifié » qui sera applicable à long terme et ce sur deux phases durant une dizaine d'années. Mohamed Saïd a annoncé, par ailleurs, la participation de son parti à la conférence de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique.