Les organisations patronales sont attendues, mercredi prochain, à El Mouradia, pour rencontrer le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la poursuite des consultations politiques en prévision de la révision constitutionnelle, sera saisie par les acteurs de la sphère économique pour émettre leurs propositions qu'ils espèrent voir dans le prochain amendement. Sur les questions politiques, les patrons adhèrent parfaitement « aux propositions contenues dans le texte qui leur a été soumis » sur le renforcement des institutions de l'Etat, la séparation des pouvoirs, la limitation des mandats présidentiels et l'indépendance de la justice. La Confédération des industriels et patronat algérien (Cipa) suggère « un régime politique semi-présidentiel », « un mandat de sept ans renouvelable une seule fois » et l'officialisation de tamazight, selon son président, Abdelaziz Mehenni. La constitutionnalisation du Conseil national économique et social (Cnes) et l'octroi de sièges aux patrons dans les chambres parlementaires sont également défendus par l'organisation. Soucieux de la préservation de l'outil de production nationale, Mehenni pense que « la constitutionnalisation de la règle de la préférence nationale et la promotion de l'investissement local » sont la meilleure manière d'atteindre cet objectif. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Marrakeche, estime, lui aussi, nécessaire « l'inscription de la participation du monde économique dans la prochaine Constitution », car il constitue « un facteur de développement, de stabilité ». A ce propos, il suggère « la redéfinition » de l'article 36 de la loi fondamentale du pays de sorte à « définir clairement la place, l'apport et le rôle que doivent jouer les acteurs économiques ». Soulignant « la visibilité » des intentions des pouvoirs publics à propos de l'amélioration du climat des affaires en Algérie à travers la promulgation d'un arsenal juridique consistant, Marrakeche pose, néanmoins, le problème épineux de son application. Il propose, à cet effet, la création d'une « cour constitutionnelle » qui veille sur l'application des dispositions réglementaires et qui soit saisie par les opérateurs économiques en cas de défaillance. Pour la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), dont le bureau va se réunir le 15 juin pour élaborer des propositions, la priorité est « la définition des choix économiques à travers la vision des opérateurs ». Son président, Naït-Abdelaziz explique qu'une « réflexion profonde est nécessaire dans le fond et dans la forme de la loi fondamentale ». Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), appelle, de son côté, les pouvoirs publics à « la confirmation de la propriété privée et de la liberté d'entreprendre » via la reformulation des articles 2 et 37 de la Constitution. Il défend aussi « le traitement égalitaire entre les secteurs privé et public » et « la confirmation de l'option de l'économie du marché ». Précisant que la mouture soumise par Ahmed Ouyahia répond globalement aux aspirations des opérateurs économiques en leur qualité de citoyens algériens, le FCE plaide pour « l'intégration de la dépénalisation de l'acte de gestion dans le texte ».